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Du porc dans des boulettes de viande halal, de la peinture dans du thé, trop de pesticides… La sécurité alimentaire en question en Turquie

Scandale en Turquie : du porc a été trouvé dans des boulettes de viande halal. Mais ce n’est que la pointe d’un problème plus vaste et plus profond.

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Un restaurant à Istanbul (Turquie). Photo d'illustration (GAETANO BELVERDE/TCS / MAXPPP)

A l’origine du scandale, il y avait une liste publiée par le ministère de l’Agriculture : 16 000 produits – sur un million testés depuis le début de l’année – pour lesquels des fraudes ont été détectées. Par exemple, l’huile d’olive mélangée à d’autres huiles, la peinture dans le thé, l’amidon dans le fromage… Mais aussi la viande de cheval, d’âne ou de porc dans des produits qui ne sont pas censés en contenir – surtout lorsqu’ils sont certifiés halal, comme c’est le cas des la plupart des aliments fabriqués en Turquie.

L’attention des médias concentrée sur la marque Kofteci Yusuf : du porc a été retrouvé, en petites quantités, dans les produits de deux restaurants de cette chaîne très populaire. Le patron a crié au complot, accusant les concurrents de vouloir mettre la main sur son entreprise.

Le problème n’est pas nouveau : les autorités avaient déjà publié ce type de liste. Mais les experts en sécurité alimentaire estiment que la forte hausse des coûts de production (33% sur un an en septembre) pousse de plus en plus d’entreprises peu scrupuleuses à réduire leurs coûts en « falsifiant » leurs produits. De même, la hausse des prix à la consommation oblige les Turcs à acheter des produits moins chers et plus susceptibles d’être falsifiés.

L’autre enseignement de cette liste est que les entreprises déjà prises dans le passé continuent de pratiquer ce type de pratique. Les sanctions ne sont donc pas dissuasives.

Mais les experts mettent en garde contre un problème encore plus grave. Selon eux, le plus inquiétant est la présence dans les aliments de trop nombreux pesticides, voire de substances interdites, ce qui laisse penser que les contrôles sont très insuffisants.

La preuve : selon RASFF, le système d’alerte qui signale les problèmes liés aux produits agroalimentaires dans l’Union européenne, les résidus chimiques sont détectés plus souvent et en plus grande quantité dans les produits originaires de Turquie que dans ceux originaires de tous les autres pays du monde. . L’année dernière encore, la Turquie était au premier rang pour les notifications, devant l’Inde, la Pologne et la Chine.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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