Du palais présidentiel au KFC : la nouvelle vie de Bolsonaro aux États-Unis

Il dirigeait la plus importante puissance économique d’Amérique latine et ses 214 millions d’habitants. Aujourd’hui, l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro vit dans une banlieue près de Disney World en Floride et mange seul dans une chaîne de restauration rapide.

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L’ancien dirigeant d’extrême droite s’est enfui aux États-Unis fin décembre, quelques jours avant que des partisans mécontents de la victoire de son rival de gauche Lula à l’élection présidentielle d’octobre n’envahissent et vandalisent le palais présidentiel, le Congrès et la Cour suprême du Brésil.

Des scènes rappelant l’assaut du Capitole à Washington en janvier 2021 par des partisans de Donald Trump qui protestaient contre la certification de la victoire de son adversaire démocrate Joe Biden.

S’il a condamné les violences au Brésil, Jair Bolsonaro fait l’objet d’une enquête de la Cour suprême de son pays pour déterminer son rôle dans l’assaut contre les institutions nationales à Brasilia le 8 janvier.

Habitué du luxueux palais présidentiel brésilien, le « Trump of the Tropics » comme on le surnomme parfois, vit désormais dans une petite maison qui appartient à l’ancien combattant brésilien d’arts martiaux, José Aldo.

Bolsonaro a fait profil bas pendant ses premières semaines en Floride, ses seules activités connues consistant en un voyage au supermarché et un autre pour manger du poulet frit seul dans un restaurant KFC.

Mais, l’ancien chef est sorti de sa réserve cette semaine, prononçant deux discours à quelques jours d’intervalle.

« Plus populaire que jamais »

Vendredi, l’ancien homme fort brésilien qui a déplacé les foules s’est exprimé à Doral au nord de Miami devant quelque 400 personnes lors d’un événement organisé par l’association conservatrice américaine Turning Point USA, dans le cadre d’un hôtel de luxe de l’ancien président Donald Trump, un allié et modèle de Bolsonaro lorsqu’il était au pouvoir.

« Il n’y a pas de plus grande satisfaction que celle du devoir accompli », a déclaré l’ancien président en référence à son mandat (2019-2023) dans un discours aux airs de meeting électoral, s’adressant à un public conquis. qui était sur son trente et un et aux couleurs du Brésil.

Mardi, Jair Bolsonaro a pris la parole dans un restaurant du centre commercial lors d’une réception organisée par la communauté brésilienne en Floride, où il a continué à remettre en question le résultat des élections d’octobre.

« Beaucoup de gens sont encore ébranlés par ce qui s’est passé pendant les élections (…) Mais nous affronterons ce moment et, si Dieu le veut, nous gagnerons ensemble », a-t-il déclaré, nous considérant « plus populaires que jamais ».

À ces deux occasions, Bolsonaro a été chaleureusement accueilli par ses plus fidèles supporters qui ont pris des photos avec lui et l’ont encouragé.

Un avenir incertain

Mais l’avenir de l’ancien dirigeant brésilien reste incertain. Après avoir assuré à la presse qu’il avait l’intention de rentrer au Brésil fin janvier, M. Bolsonaro a demandé un visa de six mois pour séjourner aux États-Unis.

L’un de ses enfants, le sénateur Flavio Bolsonaro, a expliqué la semaine dernière que l’ex-président n’avait pas de date de retour. « Cela pourrait être demain ou dans six mois ou il ne reviendra peut-être jamais », a-t-il déclaré aux journalistes.

« J’ai 67 ans et j’ai l’intention de rester actif dans la politique brésilienne », a pourtant martelé Jair Bolsonaro mardi à Orlando.

Reste à savoir s’il continue à faire profil bas comme à son arrivée en Floride ou à prononcer des discours dans son pays hôte auquel il a rendu hommage vendredi.

« J’ai toujours été un grand admirateur du peuple américain. Ses libertés, son patriotisme et son amour du drapeau », a-t-il souligné.