Les nouvelles les plus importantes de la journée

Du Mexique à Tokyo, les JO de Raymond Depardon s’affichent à Paris

Du Mexique à Tokyo, les JO de Raymond Depardon s’affichent à Paris

Comment capturer en une fraction de seconde le poing levé de l’athlète noir américain Lee Evans ou la perfection d’une gymnaste comme Nadia Comaneci… Le photographe Raymond Depardon a évoqué avec l’AFP certains de ses Jeux olympiques, dont les photos sont affichées sur un à grande échelle à Paris.

« Un verre de champagne », « une Palme d’Or », « un vrai cadeau »» confesse avec émotion l’octogénaire, à qui la capitale française rend hommage avec un voyage photographique XXL à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques qui doivent débuter le 26 juillet.

Au total, 16 photos géantes ont été installées entre Montrouge et Saint-Denis, en banlieue parisienne, ainsi qu’au cœur de Paris et sur plusieurs tronçons du périphérique.

Huit d’entre elles ont été filmées et en noir et blanc par Raymond Depardon, 81 ans, entre 1964 et 1976, lors des Jeux olympiques d’été de Tokyo et de ceux qui ont suivi ceux de Montréal.

Huit autres sont des portraits d’athlètes participant aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris cet été. Ils ont été réalisés par son fils, Simon, en couleur et numériquement.

Lutte contre le racisme

Tout près de l’Hôtel de Ville, où les commissions électorales rappellent les élections législatives anticipées, se dresse un immense portrait de l’athlète Lee Evans levant le poing aux Jeux olympiques de Mexico de 1968 en signe de lutte contre le racisme envers les femmes. Athlètes afro-américains.

Du Mexique à Tokyo, les JO de Raymond Depardon s'affichent à Paris

Comme d’autres plans pris à une époque où le cinéma était impitoyable et « là où les Jeux olympiques duraient une seconde, deux secondes, un tiers de seconde »selon le photographe, ce portrait a été reproduit sur une immense bâche de 600 m2 installée sur une façade d’immeuble.

Près de l’Assemblée nationale et de la place de la Concorde, une autre photo montre des athlètes du 3 000 m steeple photographiés de très près au cœur d’un stade endiablé à Mexico.

« Dans le contexte politique, cela me fait beaucoup de bien de revenir sur ces archives à des moments où il y avait beaucoup de conflits (…) nous avons voulu installer cette photo collective près de l’Assemblée parce que nous avons trouvé que le message était beau, une forme d’union autour d’un moment de trêve »souligne Simon Depardon.

– Au Mexique, « C’était magnifique »

« Au Mexique, j’étais très jeune, je ne savais pas comment ça fonctionnait, c’était grandiose avec un 100 mètres en moins de dix secondes avec seulement des (athlètes) noirs, un moment historique et le plus beau des publics qui ont toujours défendu les perdants. « poursuit Raymond Depardon, « huit JO dont cinq d’été » à son crédit.

« Et la conférence de presse des athlètes noirs américains ! Quand l’un d’eux a répondu à un journaliste quelque chose comme « tu ne sais pas ce que c’est quand tu vas au restaurant avec ta femme et que c’est vide, et ils te disent que c’est il n’y a plus de place… »il dit.

Il se souvient aussi avec joie « l’arrivée des Africains » aux Jeux olympiques – «Moi, le photographe de la décolonisation, je buvais du petit-lait» – et de « Munich où au sprint final, l’Allemand chute, se fait dépasser par le Kenyan Julius Sang et le Français obtient le bronze, ça dure un tiers de seconde, il faut être très bien équipé… »

« Juste une fois »

Tout comme pour l’or de la gymnaste roumaine Nadia Comaneci. « Il y avait un exercice obligatoire, elle a fait un saut périlleux, une seule fois, en atterrissant parfaitement sur la poutre… »il se souvient.

« La bonne photo devait être prise en noir et blanc, chez les descendants de nos pairs, Capa, Cartier-Bresson, j’aime la fragilité de la pellicule, la tension qu’elle suscite »ajoute le photographe, encore aujourd’hui réticent à utiliser le numérique.

Autre moment légendaire : le nageur américain « Mark Spitz en 1972 à Munich ».

« Je n’y arrivais pas, il était tout le temps dans l’eau et tellement vite ! Et puis il y a eu le 400 mètres 4 nages, j’ai pensé au papillon et au moment où tu sors la tête de l’eau… »» a-t-il déclaré en faisant référence à l’immense photo installée sur le périphérique parisien qui montre le nageur brun à moustache, les bras tendus de chaque côté de la tête.

Quitter la version mobile