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Drones en zone de guerre : au Japon, l’armée française s’entraîne pour mieux maîtriser cette arme

La France et le Japon concluent ce samedi deux semaines d’exercices militaires conjoints dans l’est de l’archipel nippon, durant lesquels les deux armées se sont concentrées sur la guérilla urbaine face à la nouvelle situation internationale imposée par l’utilisation de drones.

D’un côté de la rue, une banque. De l’autre, un hôtel. Informés par les drones qui avaient précédemment survolé les lieux, les membres d’un commando quittent brusquement et calmement la banque en colonne. L’hôtel est pris d’assaut. Des coups de feu brisent le silence ambiant. Quelques minutes plus tard, l’otage est libéré, sain et sauf.

Le survol du bâtiment avant l’assaut de deux drones, un classique Skyranger et un minuscule Black Hornet, a été l’une des clés du succès de cette fausse opération, qui s’est déroulée mardi devant la presse dans des bâtiments désaffectés d’un camp militaire japonais.

Armes de guerre en Ukraine et au Haut-Karabakh

Ces 15 jours d’exercices conjoints, impliquant une centaine de militaires japonais et une cinquantaine de légionnaires français du 2e régiment étranger d’infanterie, visaient à partager des entraînements à la contre-guérilla, avec « un focus particulier sur l’appui des drones au combat », a expliqué le ministère français des Armées dans un communiqué.

« La dronisation, la robotisation et la numérisation de l’espace de combat impliquent que nous fassions évoluer nos tactiques et nos procédures opérationnelles », a expliqué mardi à la presse au camp militaire de Shikama le général Valentin Seiler, commandant de la 6e brigade blindée légère et responsable de l’exercice « Brunet-Takamori 24 ».

« Il faut prendre en compte l’arrivée de nouvelles technologies et les drones représentent vraiment une avancée dans la manière dont nous devons nous préparer aux conflits de demain », ajoute-t-il.

« Les leçons que nous voyons aujourd’hui en Ukraine et avant cela au Haut-Karabakh montrent que la dronisation est un paramètre absolument fondamental dans l’évolution de la guerre », poursuit le général.

Transparence du champ de bataille

Au Japon, les Français sont arrivés avec le « Black Hornet », utilisé par l’armée depuis près de six ans. Ces micro-drones, d’environ 10 cm de long et 2,5 cm de large, tiennent dans la paume de la main et pèsent environ 15 grammes, ce qui les rend vulnérables au vent.

Plus généralement, le drone « rend le champ de bataille transparent et permet des frappes d’en haut, à distance et derrière des mouvements au sol » explique le général Seiler.

Mais ces dispositifs apportent aussi « de nouvelles vulnérabilités à nos troupes et notamment aux véhicules blindés », fait-il valoir.

C’est sur ces aspects que travaillent depuis le 8 septembre les militaires japonais et français dans le cadre de l’exercice « Brunet-Takamori 24 », du nom de la rencontre annuelle entre les deux pays. La première édition de « Brunet-Takamori 23 » a eu lieu en septembre 2023 en Nouvelle-Calédonie.

Cette année, des militaires français participent pour la première fois à des opérations – y compris d’entraînement – sur le sol japonais. Les exercices précédents étaient de type aéronaval et non terrestre.

En Nouvelle-Calédonie en 2025

Au-delà de cette coopération bilatérale où chaque pays a pu apprendre de l’autre, cet exercice est aussi une manière pour la France de poursuivre son implantation dans la zone Indo-Pacifique, où elle compte de nombreux territoires d’outre-mer.

« Face à l’action décomplexée d’acteurs qui défient le droit international, la France contribue à la stabilité régionale par sa présence permanente au sein des forces de souveraineté à travers des partenariats stratégiques », a déclaré le général Seiler, alors que la tension s’intensifie dans la région, notamment entre la Chine et les Etats-Unis et leurs alliés.

Une analyse partagée par son homologue japonais, le général Fumio Fujioka, commandant de la 9e division des forces terrestres d’autodéfense japonaises.

« La société internationale traverse une de ses périodes les plus difficiles depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les pays qui entourent le Japon se renforcent. Le but de cet exercice est donc d’améliorer nos capacités tactiques mais aussi de mieux nous comprendre », a-t-il déclaré.

Si la France n’est pas un acteur majeur dans la région, le général Seiler a confirmé que « Brunet-Takamori 25 » se tiendrait en septembre 2025, cette fois en Nouvelle-Calédonie « si la situation le permet », avec un effectif de soldats français qui devrait s’élever à « 200 hommes ».

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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