Présent depuis près de dix ans en Auvergne-Rhône-Alpes, le moustique tigre peut transmettre les trois maladies : le chikungunya, le Zika et dengueDes maladies qui nécessitent « une déclaration obligatoire », rappelle Gilles Besnard, biologiste et entomologiste à l’Entente interdépartementale de démoustication Rhône-Alpes (EID). « Lorsqu’une personne présente des symptômes, tout remonte jusqu’aux agences régionales de santé (ARS). Elles vont retracer l’activité du patient pendant sa phase virémique, qui dure une dizaine de jours. » Dans la région, l’ARS commande ensuite l’EID pour une éventuelle opération de démoustication. « On fait une enquête de terrain pour voir si le moustique tigre est présent dans ces lieux et s’il y a un risque que certaines personnes soient infectées. »
L’opération menée l’an dernier à Bourg-lès-Valence dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 octobre s’est déroulée « de manière élargie avec un périmètre plus large, 200 mètres, alors qu’il est habituellement de 150 mètres. Cela fait presque 12 hectares ». Le spécialiste précise qu’un « double traitement » a été réalisé, « depuis la route, avec un véhicule diffusant un brouillard insecticide, et des personnes à pied pour traiter les jardins derrière les maisons ».
L’insecticide utilisé est l’Aqua K-Othrine, « qui agit sur le système nerveux des moustiques », explique le biologiste. Un produit à mélanger à de l’eau et à « diffuser sous forme de brouillard » à l’aide d’un pulvérisateur. « L’avantage est qu’il s’utilise à très faible dose, car l’insecte est très sensible au produit : environ un demi-gramme par hectare, soit cinq à dix fois moins que la dose utilisée en milieu agricole. »
Le moustique tigre, un voyageur faible
Par mesure de précaution, l’ARS recommande aux habitants concernés de fermer leurs fenêtres et de mettre leurs animaux de compagnie à l’abri pendant l’opération de pulvérisation et pendant une demi-heure après l’opération. « Le produit peut affecter les humains, reconnaît Gilles Besnard. C’est pour cela que nous traitons la nuit. Nous ne pouvons pas le faire si nous croisons des personnes en voiture, à vélo ou à pied. » Le spécialiste des moustiques de l’EID Rhône-Alpes se veut rassurant. « Les doses sont faibles. Une fois le brouillard répandu et le produit dilué sur une largeur de 50 mètres, il n’y a aucun danger pour la santé humaine, sauf éventuellement pour les personnes allergiques. »