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la justice confisque neuf châteaux viticoles bordelais appartenant à un magnat chinois

Naijie Qu a acheté 27 vignobles bordelais en cinq ans dans les années 2010 (photo d’illustration).
Konstantin Kalishko / Adobe Stock

Mal acquis, neuf vignobles bordelais ont été confisqués au magnat chinois Naijie Qu par le tribunal judiciaire de Paris mercredi. Le montant des dettes et des biens confisqués s’élève à 35,5 millions d’euros.

Le tribunal judiciaire de Paris a ordonné mercredi la confiscation de neuf châteaux du vignoble bordelais acquis au début des années 2010. Ils appartenaient à un magnat chinois reconnu coupable de blanchiment et de détournement de fonds publics chinois. Dans cette affaire emblématique des problèmes posés par la financiarisation des entreprises agricoles, le montant des dettes et des biens confisqués s’élève à 35,5 millions d’euros.

Une question de « bien mal acquis » pour lequel Naijie Qu, 63 ans, patron du groupe Haichang qui a fait fortune dans le pétrole et les parcs d’attractions à Dailan, dans le nord de la Chine, a été condamné à trois ans de prison et à un million d’euros d’amende. Une somme bien supérieure aux 400 000 euros d’amende demandés par le procureur Patrice Amar lors de l’audience de février, en plus de quatre ans de prison avec sursis. Son employé Jian Liu, 54 ans, a écopé d’une peine de 18 mois de prison avec sursis et de 50 000 euros d’amende pour faux, usage de faux et escroquerie, conformément aux réquisitions. L’enquête du Parquet National Financier (PNF) a révélé des actes notariés falsifiés, « comportement qui est normalement réglé devant un tribunal pénal »a tonné le président Pierre Jeanjean en rendant la décision du tribunal.

27 propriétés viticoles achetées en 5 ans

Débarqué à Bordeaux en 2009, le « discret » M. Qu, tel que décrit par le quotidien Sud Ouest en révélant il y a dix ans qu’il était dans le collimateur de la Cour des comptes chinoise, il avait acheté 27 propriétés viticoles en cinq ans. Des châteaux abandonnés et déficitaires, a-t-il assuré par écrit aux enquêteurs français. Les neuf châteaux confisqués, mis par le magnat chinois au nom de son épouse à Hong Kong, avaient été acquis grâce à des montages financiers complexes impliquant des prêts de la succursale française de la plus grande banque chinoise ICBC, une multitude de sociétés aux noms anglais exubérants comme « Une immense fortune », « Chercheur d’or » «Milliard majeur» Ou « Empereur d’argent »le paradis fiscal des îles Vierges britanniques et les jeux de compensation des dettes et créances réciproques.

Pour les obtenir, Naijie Qu était également accusé d’avoir détourné des subventions destinées à racheter des entreprises étrangères dans le domaine de la science et de la technologie. « Nous leur avons réservé un mauvais sort »dit M.e Maxime Delhomme, avocat des deux ressortissants chinois à l’issue de l’audience. L’avocat qui estime qu’avec la confiscation, ses clients « se faire escroquer deux fois »envisage de faire appel.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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