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Drapeaux, pin’s… Le point de Yaël Braun-Pivet sur le règlement de l’Assemblée nationale

Drapeaux, pin’s… Le point de Yaël Braun-Pivet sur le règlement de l’Assemblée nationale

Dans une vidéo postée sur X, Yaël Braun-Pivet fait le point sur la réglementation au sein de l’hémicycle. Le président de l’Assemblée nationale n’a pas manqué de revenir sur le port de l’épinglette.

« C’est aussi simple que ça. » Yaël Braun-Pivet fait le point. Quatre jours après l’exclusion pour deux semaines du député LFI Sébastien Delogu de l’Assemblée nationale après avoir brandi un drapeau palestinien lors des questions au gouvernement, le président de l’Assemblée nationale rappelle les règles au sein de l’hémicycle.

« Ce n’est pas la couleur du drapeau qui détermine le niveau de sanction, mais c’est la gravité des troubles qu’il provoque et le nombre de sanctions déjà prononcées contre un même député », rapporte Yaël Braun-Pivet dans une vidéo de plus de trois minutes diffusée ce samedi 1er juin sur X.

« Seulement deux drapeaux installés »

Mardi dernier, le député des Bouches-du-Rhône a brandi un drapeau palestinien dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, jugeant insatisfaisantes les réponses de Gabriel Attal et Franck Riester sur la reconnaissance par la France d’un Etat palestinien.

« J’ai brandi le drapeau au sein de la plus grande institution française car à l’heure où nous parlons (…) des enfants sont massacrés par les armes françaises », a déclaré à la sortie de l’hémicycle Sébastien Delogu, au micro de LCP.

Sans attendre, la présidente Yaël Braun-Pivet a suspendu la séance et dénoncé un comportement « inacceptable ».

Ce samedi, le président de l’Assemblée nationale rappelle les règles qui s’appliquent à tous les députés au sein de l’hémicycle. « Seuls deux drapeaux sont installés en permanence derrière moi », explique-t-elle. « Le drapeau français depuis 2007 auquel s’est ajouté le drapeau européen en 2008.

Dans le cas où un dirigeant étranger est invité à prendre la parole dans l’hémicycle, « il est d’usage d’ajouter le drapeau de cet État ». Cet usage a un nom. C’est en train de marquer. « Et nous le faisons pour des raisons protocolaires. » En mars 2022, le drapeau ukrainien a été installé dans l’hémicycle lors du discours de Ruslan Stefanchuk, président du parlement ukrainien.

Commémoration et « circonstances exceptionnelles »

Dans sa vidéo, Yaël Braun-Pivet ne manque pas d’évoquer subtilement la question des pins. Après la sanction prise contre la députée LFI, des voix se sont élevées contre la présidente de l’Assemblée nationale qui avait arboré, le 10 octobre, une épingle du drapeau israélien après les attentats du 7 octobre, sur sa veste. Une pétition a même été lancée pour « exclure Yaël Braun-Pivet pendant 15 jours de l’assemblée ». Elle a reçu plus de 240 000 signatures.

La présidente de l’Assemblée nationale assure dans sa vidéo qu’il est admis que les députés portent des épinglettes « à l’occasion d’une telle réception (accueil d’un dirigeant étranger, NDLR) ou à une autre occasion, comme une commémoration, des circonstances exceptionnelles », sans définissant les conditions de cette autorisation dans ce dernier cas.

Ce que le règlement interdit, selon le président de l’Assemblée nationale, « c’est l’usage, notamment lors des questions au gouvernement, à l’appui d’une déclaration, de graphismes, de signes, de documents d’objets ou d’instruments divers. Ainsi, « on ne peut agiter un drapeau, sortir un paquet de pâtes de notre sac ou encore un gilet jaune comme on l’a vu par le passé ».

En 2018, le député LFI Jean-Hugues Ratenon brandissait un gilet jaune à la tribune de l’Assemblée nationale, entraînant, là encore, une suspension de séance. En 2017, Alexis Corbière apportait son panier à l’hémicycle pour dénoncer le déclin des APL.

« Parce qu’ils sont interdits par notre règlement, ces faits sont sanctionnés », rapporte Yaël Braun-Pivet dans sa vidéo, dévoilant les sanctions auxquelles s’exposent les députés en cas de non-respect des règles.

Quatre sanctions peuvent être appliquées. « Deux que le président de séance peut prendre seul : le rappel à l’ordre et le rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal. « Et deux autres sanctions qui, parce qu’elles sont les plus graves, ne peuvent être décidées seul. » concerne la censure simple et la censure avec exclusion de 15 jours, sanction prononcée à l’encontre du député Sébastien Delogu.

« Ces sanctions nécessitent la convocation du Bureau de l’Assemblée dans lequel tous les groupes politiques sont représentés et qui propose la sanction à tous les députés qui, par un vote dans l’hémicycle, sont libres d’accepter la sanction ou de la refuser », ajoute Yaël Braun-Pivet.

« Pour évaluer le niveau de sanction à infliger, il appartient au président de séance ou au bureau de prendre en compte, au-delà du geste ou du comportement interdit, plusieurs éléments contextuels. »

Mardi, le député LFI a reçu les applaudissements de son groupe parlementaire et les huées de plusieurs groupes en brandissant le drapeau palestinien.

Faits similaires « sanction différente »

« Dans ce cas précis, nous n’avons absolument pas pu reprendre nos travaux en raison des tumultes qui se sont poursuivis dans l’hémicycle », explique Yaël Braun-Pivet dans sa vidéo, ajoutant que Sébastien Delogu « avait déjà été sanctionné à trois reprises ». faisant néanmoins l’objet d’une telle sanction pour la première fois. Dans le cas où la mesure est appliquée une deuxième fois, l’exclusion est prolongée de 30 jours.

« Sur la base de ces éléments, le bureau a décidé collectivement de proposer à l’Assemblée qui l’a voté, la sanction de la censure avec exclusion », a souligné le président. « La même sanction peut être imposée pour des actes différents tandis que des actes similaires peuvent faire l’objet d’une sanction différente. » Et de conclure : « une sanction équitable doit être imposée avec rigueur, en fonction de notre réglementation, des faits et de leurs circonstances ».

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