Dans un rebond juridique majeur survenu ce jeudi à La Haye, la Cour pénale internationale (CPI) a décidé de renvoyer la question fondamentale de sa compétence devant un tribunal inférieur concernant les conditions d’arrestation délivrées contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. Cette décision représente une victoire importante pour la diplomatie israélienne, même si les mandats restent techniquement en vigueur jusqu’à nouvel ordre.
La Chambre d’appel de la CPI a indiqué que la juridiction de première instance devra réexaminer la question centrale: la Cour a-t-elle vraiment une compétence pour gouverner dans cette affaire, en tenant compte de l’opportunité d’Israël?
Un espace pour la manœuvre pour les alliés d’Israël
Cette décision, bien qu’elle ne révèle pas officiellement les mandats d’arrêt, ouvre un chemin juridique important pour les pays signatrices au statut de Rome qui étaient gênés par l’obligation théorique d’arrêter Netanyahu ou galant s’ils entraient dans leur territoire. À partir de maintenant, ces nations peuvent s’appuyer sur cette décision d’appel comme justification procédurale afin de ne pas exécuter les mandats, au moins jusqu’à ce qu’une nouvelle décision soit rendue sur la question de la compétence.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, n’a pas tardé à réagir, déclarant: « Nous l’avons toujours dit: la Cour pénale internationale de Haye n’a jamais eu le pouvoir de délivrer des mandats contre le Premier ministre d’Israël et le ministre de la Défense. Israël n’est pas membre de la CPI et n’était pas le statut de Rome.
Une question juridique complexe au cœur du conflit
La décision intervient dans un contexte où la légitimité de la CPI pour poursuivre les ressortissants des États non membres fait l’objet de débats juridiques internationaux intenses. Si Israël n’est pas signataire du statut de Rome, l’autorité palestinienne a rejoint la CPI en 2015, ce qui a conduit le procureur à affirmer que la Cour avait compétence pour les prétendus « crimes » commis sur le territoire palestinien. Cette interprétation juridique est précisément ce que Israël conteste, faisant valoir que l’autorité palestinienne ne constitue pas un État souverain au sens du droit international et que, par conséquent, son adhésion à la CPI ne peut pas s’entretenir à cette dernière compétence sur les actions israéliennes.