Douze migrants tunisiens noyés dans un naufrage au large de Djerba
Douze émigrés tunisiens, dont des bébés et des femmes, sont morts noyés dans le naufrage de leur bateau au large de l’île touristique de Djerba, au sud-est de la Tunisie, a-t-on appris lundi 30 septembre à l’Agence France-Presse (AFP). , une source judiciaire.
Vingt-neuf autres migrants ont été sauvés lors de cet accident de cause inconnue survenu à l’aube. Les douze victimes, « originaire de plusieurs régions de Tunisie »sont « cinq hommes, quatre femmes et trois bébés »a précisé le porte-parole du tribunal de Médenine, Fethi Baccouche, qui n’a pas donné le nombre initial de passagers ni d’informations sur d’éventuelles personnes disparues.
Des unités des garde-côtes sont intervenues pour « porter assistance à un bateau en perdition qui transportait un groupe de personnes, tunisiennes et étrangères (terme utilisé par les autorités tunisiennes pour désigner les Africains subsahariens) »a rapporté la Garde nationale dans un communiqué. Les garde-côtes étaient « alerté par quatre passagers qui revenaient à la nage » sur le rivage, selon la Garde nationale.
Selon les médias tunisiens, le bateau est parti de la péninsule sablonneuse de Ras R’mal, au nord de Djerba, face à l’île italienne de Lampedusa.
1 300 migrants sont morts en 2023
Avec la Libye, la Tunisie, dont le littoral se situe par endroits à moins de 150 kilomètres de la Sicile, est le principal point de départ en Afrique du Nord des migrants cherchant à traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe.
Chaque année, des dizaines de milliers de migrants d’Afrique subsaharienne, fuyant la pauvreté et les conflits dans leur pays, notamment au Soudan et au Yémen, tentent la périlleuse traversée de la Méditerranée depuis les côtes tunisiennes pour rejoindre les côtes italiennes, dans l’espoir d’atteindre Europe. Des milliers de Tunisiens cherchent également à quitter clandestinement leur pays, confrontés à une dégradation de la situation économique et à de fortes tensions politiques depuis le coup d’État du président tunisien Kaïs Saïed, à l’été 2021.
Depuis le début de l’année jusqu’en juin, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) a recensé au moins 400 décès ou disparitions de migrants dans des naufrages au large des côtes tunisiennes, après un bilan dépassant les 1.300 morts ou disparus en 2023.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations, au cours de la dernière décennie, plus de 30 000 migrants sont morts en Méditerranée, dont plus de 3 000 l’année dernière. Jusqu’à récemment, la côte au nord de Sfax, la deuxième ville de Tunisie, était l’épicentre des départs illégaux, mais la garde nationale a renforcé les contrôles sur cette côte.
Depuis le début de l’année, la Tunisie a « a empêché le départ de plus de 61 000 migrants qui voulaient rejoindre les côtes européennes »a accueilli le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, le 25 septembre sur X. « Un chiffre qui témoigne de l’engagement constant des pays d’origine et de transit des migrants pour lutter contre l’immigration irrégulière »il a ajouté.
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À l’été 2023, sous la direction de la Première ministre italienne Giorgia Meloni, l’Union européenne et la Tunisie ont conclu un accord « partenariat stratégique »qui prévoyait une aide de 105 millions d’euros pour lutter contre l’immigration irrégulière. L’approche de l’État tunisien « il ne s’agit pas d’une approche de sauvetage mais d’une approche d’interception »tout comme les moyens et la formation apportés aux forces de sécurité tunisiennes, a récemment dénoncé Romdhane Ben Amor, porte-parole du FTDES, auprès de l’AFP.