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DOSSIER. Vacances : comment les partisans du « vrai camping » se rebellent contre la montée en gamme du secteur

l’essentiel
En 2024, le camping reste le mode de vacances préféré des Français, selon un sondage réalisé pour la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA). S’il est reconnu pour son prix imbattable, les vacanciers réclament désormais un hébergement confortable et une piscine. Pour défendre le « vrai camping », un collectif monte au créneau.

Les vacances à moins de 30 euros la nuit ne se trouvent que dans les campings. Considérés par les Français comme une option de vacances conviviale et socialement diversifiée, l’engouement pour ce type d’hébergement ne se dément pas. Pourtant, les structures traditionnelles, qui proposent uniquement des emplacements pour planter sa tente, ont de moins en moins la cote. Pour leur séjour, les touristes privilégient désormais le confort de l’hébergement, ainsi que la présence d’une piscine, des critères de sélection devenus essentiels pour beaucoup, selon un sondage OpinionWay réalisé en mars 2024 pour la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA).

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En France, le secteur de l’hôtellerie de plein air est colossal : 50.000 contrats salariés, 2.742.000 lits touristiques (soit un tiers des capacités d’hébergement de plein air au niveau européen), 63,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023 et, surtout, la première destination de vacances choisie par les familles. L’an dernier, 141 millions de nuitées ont été enregistrées dans les campings. Un bond de 4,4% par rapport à 2022, qui était déjà une année record, et de 9,3% par rapport à 2019, « l’année de référence pour le tourisme », se réjouit le président de la FNHPA, Nicolas Dayot.

Il convient de noter, par souci d’exhaustivité, que les touristes étrangers, notamment nos voisins européens, représentent 30% de la clientèle et que, sans surprise, les zones enregistrant le plus de réservations se situent sur le littoral des régions Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Paca.

« Sauvons le vrai camping »

Les bons chiffres du secteur ne doivent cependant pas faire oublier qu’en 20 ans, près de 40% des petits campings ont fermé, entraînant la disparition de 80 000 emplacements. La menace est grande aussi pour 3 000 petits villages (moins de 70 emplacements) qui pourraient fermer leurs portes. Pour la fédération nationale de l’hôtellerie de plein air, monter en gamme pourrait les sauver, mais cette vision des choses n’est pas partagée par tout le monde.

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Ainsi, un collectif de 65 gestionnaires de campings s’est créé l’an dernier pour défendre les « emplacements nus » qui se sont raréfiés ces dernières années, face à l’installation de mobil-homes et autres chalets. Son nom : « Sauvons le vrai camping ». Dirigée par Olivier Lemercier, l’organisation veut sensibiliser au phénomène de gentrification qui, s’il continue à se développer, conduira inéluctablement à l’impossibilité de planter sa tente dans les villages de vacances traditionnels. Avec une grande crainte en toile de fond : que « les vrais campeurs se retrouvent exclus des campings », faute de place.

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Une baisse qui peut être quantifiée : alors que les hébergements locatifs (mobil-homes, chalets, hébergements insolites…) « représentaient 29 % des emplacements de camping » en 2011, ils occupent désormais la moitié des parcelles locatives. « À ce rythme-là, dans 15 ans, on ne pourra plus camper dans un camping en zone touristique », craint le porte-parole du collectif. Motivés par « l’urgence d’agir », les gestionnaires ont lancé une pétition qui a recueilli plus de 39 000 signatures. En avril, ils ont également adressé un courrier à l’actuelle ministre du Tourisme, Olivia Grégoire. Un appel qui n’a pas encore reçu de réponse.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.

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