DOSSIER – Treize ans après son lancement en Occitanie, le train à un euro connaît un succès fulgurant
Un coup de maître. Lancé par le Catalan Christian Bourquin en 2011, le TER à un euro en Occitanie fait des heureux depuis treize ans déjà. Elargi aux premiers week-ends de chaque mois depuis 2022, le dispositif connaît un succès « toujours croissant », applaudit Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région Occitanie en charge de la mobilité. La SNCF se joint à l’élu pour se réjouir et annoncer fin avril 2024 une augmentation du nombre de places à ce prix imbattable, unique en France. Sans dire combien !
Un train devant. Le regretté Christian Bouquin avait eu du succès en 2011 dans les transports en commun. Après avoir lancé le bus à un euro dans les Pyrénées-Orientales, le sénateur catalan et président du conseil régional du Languedoc-Roussillon a créé le train au même prix. Généralisée dans toute l’Occitanie depuis la création de la grande région et l’arrivée à sa tête de Carole Delga en 2016, l’opération séduction a depuis séduit une clientèle nombreuse, nouvelle et fidèle.
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Bien sûr, au début, « Il a fallu un coup de chance pour parvenir à trouver un billet à un euro et le réserver sur le site de la SNCF », constate Matthieu Faye, vice-président de l’association des usagers du TER Perpignan/Port-Bou. Son homologue de l’ALF 11, Audois Jonas Roux-Briffaut, représentant les voyageurs de la ligne Carcassonne/Quillan, s’en souvient encore. Les seuls à se démarquer, leur billet à un euro, sont Enric Balaguer, président du collectif catalan « Train en Têt », et l’astucieux Eric Boisseau qui a toujours payé trois euros pour un Montpellier/Pau via Narbonne. Alexandre, jeune étudiant à l’université de Perpignan, ne s’en sort pas trop mal non plus. Surtout depuis 2022 et l’ouverture des TER à un euro chaque premier week-end du mois, l’occasion pour lui d’emmener sa grand-mère faire un tour.
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Résultat, « En Occitanie, on fait trois fois plus, trois fois mieux qu’au niveau national », se félicite Jean-Luc Gibelin. Un chiffre à l’appui. Entre 2019, avant le Covid, et 2023, la hausse de fréquentation affiche plus de 57 %. «C’est grâce à notre gamme de prix très attractive», il insiste. Au point où les Hauts-de-France ont copié-collé l’offre chez eux l’été dernier et pendant les vacances scolaires.
Malgré quelques désagréments, retards d’horaires, convois complets au départ et déserts en fin de ligne, autocars se dirigeant vers les terminaux ou grèves, les consommateurs en redemandent. Ils retournent aux trains. Car pour ceux qui veulent aller loin, il n’y a pas de petites économies.