DOSSIER. Tiques en Haute-Garonne : une prolifération estivale inattendue et inquiétante

« Quand mon médecin m’a dit que ma tique était infestée, j’ai paniqué », raconte un jeune Toulousain… En Haute-Garonne, la saison des tiques est traditionnellement associée à l’automne et au printemps. Pourtant, nombreux sont ceux qui continuent de signaler des piqûres même en plein mois de juillet.

D’autant qu’une nouvelle tique, la Hyalomma margitum, ou tique à pattes rayées, a été repérée dans le sud de la France, notamment dans l’Aude, à deux pas de la Haute-Garonne. Cette tique géante de 8 mm est connue pour être un acarien venimeux et potentiellement porteur d’un virus.

Pluies favorables

Mais pour l’instant, sa présence n’a pas encore été détectée dans le département, contrairement à Ixodida, son cousin très répandu dans les massifs. Bien que la saison de ces acariens soit généralement limitée aux périodes les plus humides, les pluies fréquentes de l’été maintiennent un niveau d’humidité suffisant pour leur prolifération. Ces conditions permettent aux tiques de s’accrocher aux hautes herbes et de grimper sur les animaux ou les humains.

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C’est le cas de Jonas, 23 ans, étudiant dans la Ville rose. « Au début, je ne pensais pas pouvoir me faire mordre à cette période de l’année, raconte le jeune homme. Je n’ai pas vraiment vérifié si j’en avais sur le corps. Plus tard, j’ai remarqué une petite tache brune à la base de mon dos, mais j’ai cru que c’était un grain de beauté. Ce n’est que lorsqu’elle a commencé à ressembler à un halo rouge que j’ai compris qu’il s’agissait d’une tique. »

Douleurs articulaires, symptômes neurologiques

En voyant cette marque inhabituelle, Jonas a contacté son médecin, qui l’a immédiatement rassuré en lui disant qu’un traitement était possible. « Je lui ai dit de ne pas s’inquiéter. Le halo rouge signifiait probablement que la tique était infectée, mais avec des antibiotiques et un bon suivi, tout irait mieux », explique le Dr André.

Sans traitement adéquat, une tique infectée peut transmettre la maladie de Lyme, via la bactérie Borrelia burgdorferi. Mais « un traitement antibiotique rapide permet à la majorité des patients de guérir sans complications durables », rassure le médecin.

« Si la maladie n’est pas traitée à un stade précoce, elle peut entraîner des problèmes plus graves et persistants, comme des douleurs articulaires et des symptômes neurologiques. Même si Jonas ne s’est pas rendu compte tout de suite de sa morsure, il s’agit tout de même d’un stade précoce », poursuit le Dr André.

Mais il a été particulièrement surpris par l’infection développée par Jonas. « La maladie de Lyme est fréquente dans l’Est de la France, mais rare en Occitanie et en Haute-Garonne », s’étonne le Toulousain.

Peut-on se faire mordre dans le centre-ville de Toulouse ?

Jonas se trouvait dans la forêt de Bouconne lorsqu’il a été mordu. Les zones naturelles comme les forêts, les hautes herbes et les lacs sont des habitats typiques pour les tiques. Mais est-il possible de se faire piquer sans sortir de la ville ?

Les espaces verts se multiplient dans la Ville rose, avec des pelouses et des plantes qui pourraient abriter des tiques. Selon la mairie de Toulouse, aucun phénomène notable n’a été observé dans la ville. Toutefois, Isabelle Moussion, ingénieure sanitaire à l’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie, indique que cette situation n’est pas impossible.

« Si je promène mon chien dans la forêt de Bouconne et qu’il se fait mordre par une tique, celle-ci va s’accrocher à lui. Elle finira par tomber, et cela pourrait arriver dans un parc du centre-ville », conclut Isabelle Moussion.