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Dossier Montpellier (1/3) : l’année du jugement pour Bernard Laporte

Arrivé comme pompier en poste la saison dernière en tant que directeur du rugby, Bernard Laporte va enfin avoir une vraie saison pour apporter toute son expérience au MHR et à son (jeune) staff afin de répondre à une question : le technicien triple champion d’Europe est-il toujours l’homme de la situation ?

On va maintenant le savoir. On va découvrir comment l’un des entraîneurs les plus titrés du rugby français va diriger son équipe sur une vraie saison, intersaison comprise. L’entraîneur en question n’est autre que Bernard Laporte, et le club, le Montpellier Hérault Rugby. Nommé directeur du rugby du MHR le 18 novembre dernier alors que le club héraultais était à la dérive, le capitaine Laporte a pris la barre pour sortir le navire de la tempête. Mission accomplie au final, même s’il faut reconnaître que ce n’était pas une partie de plaisir. Après avoir constitué un staff « en trois heures », selon lui, pour remplacer l’Anglais Richard Cockerill et Jean-Baptiste Elissalde et avoir confié les clés du camion à Patrice Collazo, le club héraultais a connu un redressement spectaculaire avant de retomber dans ses travers et d’assurer sa survie in extremis, à Grenoble, en remportant son match de survie face au FCG de deux points seulement (18-20).

Recruté par le président Mohed Altrad pour assurer la pérennité du club dans l’élite, « Bernie le Fou » a donc rempli sa mission. Désormais, une autre commence. Celle de ramener le MHR vers les sommets, qu’il a souvent connus avec ses anciens clubs. Car Laporte possède l’un des plus beaux palmarès de tous les entraîneurs de rugby français de l’ère moderne – certainement derrière les géants Guy Novès et Ugo Mola – avec deux titres de champion de France (1998 avec le Stade Français, 2014 avec Toulon, ainsi que sa discrète participation au titre 2000 des Parisiens où il fut appelé à la rescousse pour gérer la crise), mais surtout trois titres européens remportés avec ses Galactiques du RCT (2013, 2014, 2015) et deux passages à la tête du XV de France (1999-2007) où il remporta quatre Tournois des Six Nations (2002, 2004, 2006, 2007) dont deux Grands Chelems (2002 et 2004). Bref, le CV de l’homme est bien rempli, sans compter son mandat de secrétaire d’État aux Sports (2007-2009), ses sept années à la présidence de la FFR (2016-2023), et ses deux années à la vice-présidence de WorldRugby (2020-2022).

Entre expérience personnelle et nouveau personnel

Mais ce CV ne compte plus. Désormais, Bernard Laporte sera évalué sur ses résultats. Alors oui, sa situation est cocasse : l’an dernier, il choisissait le staff mais pas les joueurs. Cette année, ce sera l’inverse : il a été le grand architecte du recrutement mais n’a pas choisi son staff, ce qui était une demande expresse du président Mohed Altrad (lire ci-contre). Reste que ce staff, plutôt jeune et encore relativement inexpérimenté, aura besoin de lui. C’est en tout cas ce qu’a annoncé le nouveau manager Joan Caudullo, qui nous parlait il y a quelques semaines de son opération avec « Bernie » : « Il a beaucoup d’expérience, et en terme de palmarès, il doit être l’un des meilleurs en France. Il a entraîné très jeune et je pense être le plus jeune manager du championnat. J’ai donc été très clair avec lui en lui disant que j’avais besoin de lui. Il n’a pas spécialement besoin de moi, en revanche ! Il a tellement d’expérience qu’il voit des choses que je ne vois pas, il sait se concentrer… Il fait avec moi un super stage de management. » Et Caudullo conclut, lucidement : «Après, on ne se connaît pas très bien, mais le duo ne fonctionne pas trop mal. C’est comme avec les joueurs, on verra comment ça évolue au fil des victoires et des défaites. » Espérons pour le MHR de Bernard Laporte que cette année, les victoires seront plus nombreuses que les défaites…

En attente de jugement

Bernard Laporte et Mohad Altrad sont toujours sous le coup d’une procédure judiciaire dans l’affaire du fameux contrat d’image qui les liait lorsque Bernard Laporte présidait la FFR. En décembre 2022, ils ont été condamnés. Laporte à deux ans de prison avec sursis et 75 000 euros d’amende pour six délits dont corruption passive et trafic d’influence. Altrad a écopé de dix-huit mois de prison avec sursis, 50 000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité pour corruption active, trafic d’influence et abus de biens sociaux. Mais les deux hommes ont fait appel. Le parquet aussi. On attend la date du nouveau procès.

Cammile Bussière

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