Aux portes de Toulouse, le lac de la Ramée est infesté d’écrevisses de Louisiane, une espèce exotique invasive qui perturbe l’équilibre de la biodiversité. Jean-Paul, un Toulousain passionné par ce crustacé d’eau douce, nous a invité à aller pêcher.
Quelques minutes suffisent à en attirer des dizaines. « C’est envahi », constate Jean-Paul en sortant son panier de l’eau. A l’intérieur, il grouille de grosses pinces rouges. Ce sont celles de l’écrevisse de Louisiane, une espèce invasive venue du sud des Etats-Unis. Depuis son introduction dans les années 1970, elle prolifère en France. Et la Haute-Garonne ne fait pas exception.
A Toulouse, le lac de la Ramée en est infesté au point de gêner les baigneurs. « La semaine dernière, j’en ai attrapé 10 kg en une heure. Je viens ici de temps en temps, c’est trop facile, je pourrais y aller à la main », assure ce passionné d’écrevisses qui sait identifier sans difficulté l’espèce invasive. « Elle n’est pas plus grosse que les autres, mais elle est beaucoup plus résistante », décrit-il.
Permis de pêche obligatoire
Pour s’adonner à son hobby, le quadragénaire toulousain doit posséder un permis de pêche, même s’il ne pêche aucun poisson. « La pêche à l’écrevisse est conviviale et comme c’est un nuisible, je n’ai aucun scrupule », confie Jean-Paul. Lors de ses sorties de pêche, il n’hésite pas à partager ses connaissances avec les passants. « On me demande souvent ce que j’attrape, si c’est comestible et si j’ai le droit d’en attraper autant. Alors je leur explique que c’est un nuisible pour la biodiversité et je les encourage à la pêcher. »
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La plupart des pêcheurs utilisent de la nourriture pour chiens pour attirer les écrevisses. Selon son expérience, Jean-Paul préfère utiliser du foie de porc. « C’est plus efficace parce que ça sent fort », dit-il en plaçant l’appât dans sa balance à écrevisses. Le panier, composé de deux anneaux, s’aplatit au fond de l’eau et s’ouvre lorsqu’on le soulève, piégeant l’écrevisse.
Ce soir, c’est Jean-Paul qui passera le plus de temps en cuisine. « Le plus long, c’est de les éplucher. » Son secret : « Bien les assaisonner et les saisir dans du vin blanc. »