Le retour des beaux jours et l’annonce du premier cas de dengue autochtone en métropole nous font à nouveau regarder avec une certaine inquiétude les moustiques qui prolifèrent dans nos jardins. Alors que la chaleur s’installe, faut-il craindre une épidémie ?
Jusqu’ici actifs dans les régions tropicales du globe, les moustiques tigres, porteurs du virus de la dengue, sont arrivés cette année en métropole. Un premier cas de dengue dite « autochtone » a été détecté dans l’Hérault le 8 juillet. Pour la première fois cette année, une personne n’ayant pas voyagé dans une zone d’endémie a été contaminée. Dans un communiqué, l’Agence régionale de santé (ARS) assure que « la personne malade a été prise en charge et son état de santé ne donne pas lieu à inquiétude ».
\ud83e\udd9f Premier cas autochtone de #dengue (c’est-à-dire contaminé en France métropolitaine) de saison, en Occitanie.
Son état de santé « ne donne pas lieu à des inquiétudes », et des opérations de démoustication à l’aide d’insecticides ont été menées.
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— Nicolas Berrod (@nicolasberrod) 8 juillet 2024
En 2023, la France avait déjà enregistré une cinquantaine de cas autochtones de dengue, après un record de 66 en 2022. Mais l’annonce de ce cas, en Occitanie, à quelques semaines de l’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris inquiète. Pour rappel, le moustique tigre, vecteur du virus, est implanté dans la quasi-totalité des départements français, et est également présent dans douze autres pays de l’UE.
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Quant aux cas importés de dengue, ils ne sont pas si rares dans notre pays. Selon les chiffres de Santé Publique France, depuis 1euh De janvier 2024 et jusqu’au 2 juillet, 2 885 cas de dengue ont été importés en France, contre 2 524 pour l’ensemble de l’année 2023. Dans la plupart des cas, cette maladie virale est bénigne, mais sa forme sévère peut être grave, se manifestant par de fortes fièvres, des saignements et entraînant dans de très rares cas (0,01 %) le décès.
Une année « exceptionnelle » ?
Engagée dans une véritable course contre la montre pour endiguer la propagation du virus, l’ARS d’Occitanie ne cache pas que l’année 2024 est d’ores et déjà « exceptionnelle ». En effet, « les contaminations déclarées ont été multipliées par dix depuis le début de l’année dans le seul département de la Haute-Garonne ».
Pour comprendre la cause de cette explosion en France, il faut s’intéresser aux pays où prospèrent les moustiques tigres porteurs de la dengue. « En Amérique, 2024 sera probablement la pire saison jamais enregistrée » selon Jarbas Barbosa, directeur de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS).
« Pour éviter tout risque, une opération de démoustication a eu lieu dans l’Hérault, où s’est déclaré le premier cas de dengue autochtone de l’année. Elle vise à éliminer les gîtes larvaires et les moustiques adultes dans les lieux de résidence et de passage de la personne malade », et une enquête locale permettra « d’identifier d’autres personnes malades », selon l’ARS.
Plus généralement, les autorités sanitaires comptent sur la coopération des citoyens pour endiguer la dengue. Si une personne revient d’une zone d’endémie, elle doit se rendre chez son médecin généraliste en cas de douleurs inexpliquées ou de fièvre. « Le système d’alerte en France est efficace, les démarches à suivre et les actions à mener sont déjà opérationnelles grâce aux territoires d’outre-mer situés en zone d’endémie qui ont permis d’acquérir une expertise sur ces maladies et leur suivi épidémiologique », comme nous l’a indiqué Anna-Bella Failloux de l’Institut Pasteur.
Souvent asymptomatique ou bénin
Là où les choses se compliquent, c’est que dans 80% des cas, les patients n’ont pas ou peu de symptômes. Autre problème, pour l’ARS d’Occitanie, c’est que « plus on traite, plus le moustique devient résistant », il est donc essentiel de réfléchir à comment éviter la contamination par les moustiques, des pistes sont déjà étudiées, ils travaillent sur d’éventuelles modifications génétiques des insectes et visent à développer un vaccin efficace contre la dengue.