«Dors ton sommeil de brute», le cri de Carole Martinez
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«Dors ton sommeil de brute», le cri de Carole Martinez

«Dors ton sommeil de brute», le cri de Carole Martinez

Une narration originale

Pour fuir son mari violent, Eva part s’isoler au milieu de nulle part avec Lucie, sa fille. Coupées du monde, elles rencontrent Serge, un solitaire constamment accompagné de sa radio. Au même moment, un cri sillonne la planète entière, sous la forme d’un rêve collectif touchant tous les enfants de la Terre. Lucie n’y échappe pas. La nature tente par le biais des rêves de communiquer avec l’humanité alors qu’elle est sur le point de basculer.

« J’ai trouvé intéressant d’imaginer qu’un rêve, il n’y a rien de plus intime qu’un rêve, normalement. Et j’ai imaginé qu’il pouvait être partagé et que tous les enfants du monde pouvaient avoir le même. Je pense que c’est la petite fille que j’étais qui écrit. Elle est ma source d’inspiration. Ses peurs, ses émerveillements, sa douleur, sa fraîcheur » confie l’auteure, « les histoires traversent nos vies et j’adore ça, je trouve ça magnifique. »

Carole Martinez s’inspire de son enfance et joue avec les mots, à travers une narration originale, jonglant entre les pronoms personnels.
« Eva raconte l’histoire à la première personne, elle est le « je » du livre. En face d’elle, il y a un autre narrateur, Serge, qui vit lui aussi seul depuis très longtemps, dans une maison avec ses oiseaux, son chien. Je voulais qu’il soit décentré. Je connais quelqu’un qui dit très peu « je ». Il écoute beaucoup les autres, il pose des questions. Et je voulais un personnage comme ça. »

Rêve, réalité et fiction

Pour créer cette fiction aux tendances oniriques, l’auteur dit emprunter un peu à la réalité, aux gens qui l’entourent et à elle-même :
« On se sert des gens qui nous entourent, on se sert de soi-même, c’est même plus, c’est se broder soi-même. Il y a des choses très intimes dans ce roman de fiction. » Pour illustrer cette magie omniprésente, Carole Martinez fait référence à sa grand-mère, gardienne, mais aussi guérisseuse à ses heures perdues.

Au sein du récit, la radio est aussi un personnage à part entière. Compagne du personnage solitaire de Serge, elle l’informe et le guide : « il sait toujours ce qui se passe dans l’humanité grâce à cette petite voix. C’était drôle de travailler dessus, cette voix, comme personnage » explique l’écrivain.

Finalement, c’est grâce à la recherche que Carole Martinez finit par s’emparer du thème du sommeil, élément central du livre, et avec lequel elle entretient un rapport particulier :
« J’ai un peu de mal à m’endormir. Ce qui me pose problème, c’est l’incapacité à lâcher prise. Je me suis beaucoup intéressée au sommeil, car je le trouve fascinant, très mystérieux. »

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