Doré, multicolore, interchangeable… Comment le logo des Jeux Olympiques de Los Angeles 2028 va révolutionner le genre

Tom Cruise, les Red Hot Chili Peppers, Snoop Dogg et Billie Eilish… Pour assurer la passation de pouvoirs entre Paris 2024 et Los Angeles 2028, la prochaine ville hôte a choisi un parterre de stars réunies sur une plage de sable blanc bordée de palmiers. En arrière-plan, le logo de la future édition est bien visible. Un « L » au dégradé bleu, un « A » formé par le drapeau tricolore et le drapeau américain, qui surplombent le numéro 28. Mais ce n’est pas la seule version de l’emblème de la ville américaine.

Le logo des prochains Jeux olympiques d’été a la particularité d’être déclinable à l’infini. Si le « L » et le « 28 » ne changent pas, le « A », lui, est interchangeable. « Los Angeles est une toile infinie qui représente des millions de personnes et des centaines de languesa déclaré Amy Gleeson, directrice marketing de LA28, lorsque le logo a été dévoilé en 2020. Aucune marque ne pourra jamais exprimer tout ce que Los Angeles et les Jeux représentent. La meilleure façon de mettre en valeur les Jeux de Los Angeles 28 est de demander à la communauté de partager ses créations.

Pour l’occasion, 26 athlètes olympiques avaient dessiné un A lié à leur histoire personnelle. La sprinteuse Allyson Felix s’était par exemple inspirée de ses équipes sportives préférées (les Lakers en NBA, les Dodgers en MLB, et les Trojans de son université en Caroline du Sud). Michael Johnson, médaillé d’or du 200 et 400 m aux Jeux d’Atlanta en 1996, avait choisi un « A » tout en or pour représenter ses médailles. On compte aujourd’hui 42 variantes réalisées par des athlètes, mais aussi par des artistes, comme la chanteuse Billie Eilish, ou encore des marques. C’est le cas de la compagnie aérienne Delta Airlines, qui avait déjà eu le droit à sa version lors du transport du drapeau olympique de Paris à Los Angeles. Une manière pour la ville américaine de séduire un peu plus les annonceurs qui ne se contentent pas de pouvoir s’associer un peu plus à l’événement.

Une ouverture pour les Jeux ?

Ce logo est aussi une manière de bousculer les codes olympiques. Lors de sa présentation, Casey Wasserman, président du comité d’organisation de LA28, a appelé les autorités olympiques à se montrer plus flexibles sur d’éventuelles revendications lors de la compétition. Le dirigeant souhaite notamment en finir avec la règle 50 de la Charte olympique, qui interdit aux athlètes de manifester toute expression politique, raciale ou religieuse sur le terrain. Lors de la présentation du logo, Casey Wasserman a assuré avoir personnellement écrit à Thomas Bach pour lui demander d’assouplir la position du CIO. « Il appartient aux athlètes d’initier et de diriger le mouvement, mais j’exhorte le président Bach à être à la fois réfléchi et offensif sur cette question.Casey Wasserman a déclaré à l’époque. La règle 50 de la Charte olympique existe probablement pour une raison, mais les temps sont différents aujourd’hui et je pense qu’elle doit être adaptée. Le discours antiraciste n’est pas un discours politique. C’est une norme politique que nous devons tous adopter pour agir.

La position du CIO ne semble toutefois pas prête de changer. En témoigne l’opposition entre la breakdanceuse afghane Manizha Talash et le Comité olympique. Sur la piste de danse de la place de la Concorde, la Bgirl (qui participait aux Jeux au sein de l’équipe des réfugiés) a dévoilé une cape portant l’inscription « Libérons les femmes afghanes » avant d’être disqualifié pour avoir enfreint la fameuse règle 50.