Donald Tusk veut suspendre partiellement le droit d’asile en Pologne pour lutter contre l’immigration clandestine
Le chef du gouvernement polonais, Donald Tusk, a annoncé samedi 12 octobre vouloir suspendre partiellement le droit d’asile aux migrants entrant illégalement dans son pays et qu’il demanderait à l’UE d’entériner cette mesure.
Lors d’un discours prononcé lors d’un rassemblement de son mouvement, la Coalition civique, il a assuré que la Pologne lutterait « sans merci » contre l’immigration clandestine. « Je dis haut et fort aujourd’hui que parmi les éléments de la stratégie migratoire figurera la suspension territoriale temporaire du droit d’asile »a-t-il déclaré, précisant qu’il souhaitait demander à l’Europe de » reconnaître « cette décision.
Le Premier ministre, qui devait présenter samedi sa stratégie migratoire, a reporté cette annonce à mardi, lors d’une réunion de son gouvernement. « Nous savons très bien comment (le leader biélorusse Alexandre) Loukachenko, (Vladimir) Poutine, les passeurs et les trafiquants d’êtres humains l’utilisent (le droit d’asile). La manière dont ce droit d’asile est utilisé va exactement à l’encontre de l’essence du droit d’asile. »
« Nous n’allons respecter ni appliquer aucune idée européenne qui (…) porte atteinte à notre sécurité, et je pense ici au pacte migratoire et au contexte migratoire »» a martelé M. Tusk.
La Russie et la Biélorussie pointées du doigt
La Pologne, membre de l’OTAN et de l’Union européenne, accuse Moscou et Minsk d’avoir organisé cet afflux de migrants dans le cadre d’un attentat. « hybride » destiné à déstabiliser la région et l’ensemble de l’Union européenne, une accusation rejetée par le régime biélorusse.
En mai, la Pologne a annoncé qu’elle dépenserait plus de 2,3 milliards d’euros pour renforcer sa frontière avec la Biélorussie, qui marque la frontière orientale de l’Union européenne. Mercredi, Varsovie et Prague ont appelé ensemble à un durcissement de la politique migratoire européenne, prônant un « version plus stricte et différente du pacte sur l’immigration » de l’UE qui ne devrait entrer en vigueur qu’en 2026.
Varsovie et Prague, qui accueillent de nombreux réfugiés ukrainiens et subissent une pression migratoire, réclament une meilleure protection des frontières extérieures de l’UE, tout en critiquant le rétablissement des frontières intérieures comme l’a fait l’Allemagne. . La Pologne et la République tchèque ont annoncé conjointement qu’elles demanderaient « un débat politique très sérieux sur la migration » à Bruxelles, dès la prochaine réunion du Conseil européen à la mi-octobre.