Un avocat de l’ancien président estime qu’il n’existe « aucune base légale pour continuer à se précipiter » vers la date du jugement du 18 septembre, à moins de « poursuivre des objectifs qui sont clairement une ingérence politique ».
Donald Trump, premier ancien président américain à avoir été condamné pour une infraction pénale, fin mai à New York, souhaiterait que sa condamnation soit reportée de mi-septembre à après l’élection présidentielle du 5 novembre, selon une demande de son avocat. Le candidat républicain, qui rêve de revenir à la Maison Blanche, use depuis des mois d’arguments pour retarder ses procès et, surtout, faire annuler ce verdict.
Donald Trump a été reconnu coupable de 34 chefs d’accusation de falsification de documents comptables, destinés à dissimuler, juste avant sa victoire à l’élection présidentielle de 2016, un paiement de 130 000 dollars à une actrice porno pour qu’elle passe sous silence une relation sexuelle qu’elle disait avoir eue avec lui en 2006, ce que l’intéressée a toujours nié.
« Ingérence politique »
Un avocat de l’ancien président Todd Blanche, dans une lettre datée de mercredi adressée au juge de New York Juan Merchan, affirme qu’il « Il n’existe aucune base légale pour continuer à avancer précipitamment » autour de la date de la sentence, le 18 septembre, sauf « poursuivant des objectifs qui constituent clairement une ingérence politique ».
« La condamnation est attendue au moment où le vote anticipé pour l’élection présidentielle débutera. » Et « En ajournant la procédure jusqu’après cette élection, le tribunal résoudrait, voire éliminerait, les questions relatives à l’intégrité de la procédure. »a soutenu M. Blanche.
Dans une autre démarche mercredi, les avocats de Donald Trump ont demandé au juge Merchan de se récuser au motif que sa fille est liée au Parti démocrate, alimentant ainsi la controverse. « la perception d’un conflit d’intérêts »Le magistrat, qui avait renvoyé son cas personnel devant un comité d’éthique composé de ses pairs, a rejeté les arguments «infondés» du milliardaire républicain.
« Pas d’immunité »
Sa sentence – avec un risque minime de prison – aurait dû être prononcée le 11 juillet mais a été repoussée au 18 septembre grâce à la Cour suprême des États-Unis. À majorité conservatrice, la plus haute juridiction a élargi le 1er juillet la portée de l’immunité pénale présidentielle. L’ancien locataire de la Maison Blanche (2017-2021) estime que son procès était inutile.
Mais le procureur du district de Manhattan, Alvin Bragg, qui a porté l’affaire, a fait valoir fin juillet qu’il n’y avait pas « pas d’immunité » dans le cas d« actes non officiels » d’un président américain. Cette question de l’immunité et donc de l’annulation du procès de New York sera tranchée le 16 septembre par le juge Merchan. S’il la rejette, il prononcera la sentence contre Donald Trump deux jours plus tard, le 18.