Donald Trump a été élu président des Etats-Unis ce mercredi 6 novembre. Pour les agriculteurs du Gard, cela rappelle de mauvais souvenirs.
L’officialisation de l’élection du républicain Donald Trump ce mercredi 6 novembre en fin de matinée à la présidence des Etats-Unis a rappelé de mauvais souvenirs aux agriculteurs gardois et plus particulièrement aux viticulteurs.
Président de la Fédération des Vins de l’IGP du Gard, Denis Verdier ne tourne pas autour du pot : « Il avait augmenté les impôts de 25 %, ce qui avait affaibli les exportations. Son élection est un désastre. Nous avons la gueule de bois !
Le 18 octobre 2019, Donald Trump, qui voulait sanctionner les aides européennes à Airbus au détriment de Boeing, a imposé cette surtaxe de 25 % sur les vins tranquilles et spiritueux, ce qui a entraîné une forte baisse des exportations.
Une nouvelle taxe de 10% ?
Une fois réinstallé à la Maison Blanche en janvier 2025, il pourrait récidiver. « Dans son programme actuel sur les questions économiques, il veut mettre une taxe de 10% sur tous les produits importés »se souvient Denis Verdier.
Le président du syndicat des vignerons des Costières de Nîmes, Cyril Marès, se confie de son côté « Une certaine appréhension après son élection car les Etats-Unis sont un gros marché. Cela représente 15% de nos exportations. Nous avons atteint un certain plafond. Le fait d’avoir appliqué une surtaxe sur les vins concerne ceux de France et ceux de l’étranger aussi. Ces taxes vont réduire les volumes, pour nous, ce n’est pas bon signe, cela peut être une grosse perte même si ces taxes ont un impact. Il va falloir se battre deux fois plus fort !
Cyril Marès estime que pour anticiper les problèmes liés aux futures décisions de Donald Trump, il convient de mettre davantage en avant les vins : « Il faut se mettre d’accord entre nous, rassembler les représentants des vignobles de toutes les régions pour être sous la même bannière. »
Exporter pour développer
Le secteur vitivinicole, déjà fragilisé par la baisse de la consommation en France et par la concurrence des pays européens voisins qui n’appliquent pas les mêmes prix et sont moins pointilleux sur la réglementation, n’a pas besoin de nouveaux coups.
Les liens avec les États-Unis restent forts avec des cépages de notre région qui séduisent le marché américain, à l’image des IGP vins du Gard et des IGP Cévennes : « Dans les caves, cette élection nous inquiète »ne cachez pas Denis Verdier.
Déjà touchée par les droits de douane chinois sur le cognac, la viticulture française se tourne avec fébrilité du côté américain. « La politique de Trump va toucher tous les produits européens. Nous alerterons le Premier ministre mais aussi la Présidence de la République. Nous résisterons, lutterons car le marché américain est important pour la viticulture gardoise. Il faut développer d’autant plus les exportations que la consommation de vin en France décline »souligne le président de la fédération viticole IGP du Gard.
En Occitanie, les États-Unis sont le septième pays importateur de produits végétaux et animaux, sachant que le Gard est considéré comme le troisième département de la région pour la production viticole. L’impact d’une surtaxe américaine ne serait donc pas négligeable.
Nîmes attire à nouveau les touristes américains
Du côté de Nîmes, le délégué adjoint au tourisme Xavier Douais ne voit pas la fréquentation touristique américaine évoluer après l’élection de Donald Trump : «Je ne crois pas à l’instauration d’un protectionnisme touristique. C’est la crise du Covid qui a empêché les Américains de venir. Ils sont de retour, intéressés par notre patrimoine et notre gastronomie.
En 2024, la clientèle américaine représente plus de 77 000 nuitées à Nîmes, soit une hausse de 5,5% par rapport à l’année précédente. Elle constitue la deuxième clientèle étrangère du centre-ville. Ce marché américain, Nîmes continue de le séduire. Ainsi, du 12 au 14 novembre, une délégation nîmoise sera à Boston pour un atelier. 40 tour-opérateurs ont déjà pris rendez-vous avec des représentants de Nîmes.