DDonald Trump n’a pas sonné à la porte du Parti républicain en attendant patiemment que quelqu’un l’ouvre il y a neuf ans. Il y était entré en brisant la feuille et en posant les pieds sur le bureau. Cette prise de hussard par le Grand Old Party était celle d’un franc-tireur parti en guerre contre les « élites », bien que milliardaire, seul contre tous. C’était un rôle sur mesure pour celui qui s’était réinventé dans la télé-réalité. L’homme d’affaires candidat à l’investiture républicaine ne s’est même pas présenté, en mars 2016, à la grand-messe annuelle des conservateurs, la Conférence d’action politique conservatrice. Sans doute aussi par crainte d’y être mal accueilli, compte tenu de la grande modestie, à l’époque, de ses lettres de créance.
Dans son discours du 20 janvier 2017 sur « carnage » Américain, prononcé lors de sa prestation de serment (au cours de laquelle il s’est engagé à défendre la Constitution devant le Capitole, où ses partisans allaient semer le chaos un peu moins de quatre ans plus tard), Donald Trump a attaqué « une petite élite de la capitale de (leur) pays » qui avait, selon lui, « bénéficié des avantages de (leur) gouvernement, tandis que le peuple en payait le prix ». » L’establishment s’est protégé, mais il n’a pas protégé les citoyens de notre pays. Leurs victoires n’étaient pas les vôtres. Leurs triomphes n’étaient pas les vôtres », a-t-il assuré. Cette stigmatisation ne se limitait pas au camp démocrate, elle s’étendait également aux républicains du Congrès.
Une fois installé à la Maison Blanche, Donald Trump n’a cessé de se séparer. Rupture avec le logiciel républicain, précipité dès ses premiers décrets présidentiels, notamment avec l’apostasie du libre-échange. Rompre avec l’exercice conservateur du pouvoir, par la promotion d’un réseau social (Twitter, désormais X) comme organe exécutif échappant à toute forme de contrôle, avec le recours permanent à l’insulte et à la stigmatisation des adversaires et à la diffusion de mensonges et de contrevérités.
La seule évasion, l’exil
A la veille du scrutin du 5 novembre, un autre Donald Trump se présente désormais devant les électeurs. Le caractère immuable de ses meetings politiques, même s’ils sont souvent plus erratiques, la permanence dans le dénigrement de son adversaire démocrate, Kamala Harris, comblée d’insultes sans que personne dans le camp républicain ne pense s’en émouvoir, ne doit pas se cacher. l’évidence : la transformation d’un blaster anti-système en un centre autour duquel s’organisent désormais son propre establishment et sa propre élite.
Il vous reste 55,25% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.