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Donald Trump élu président, ce qu’il a dit avec Emmanuel Macron au téléphone après sa réélection (Photo d’Emmanuel Maron et Donald Trump en décembre 2019)
DIPLOMATIE – Félicitations et premier appel très rapide, clin d’œil à leurs relations passées : Emmanuel Macron s’est montré ce mercredi 6 novembre prendre l’initiative face à Donald Trump, plaidant, par téléphone, pour une Europe « plus fort ».
A 18h00, Emmanuel Macron était également parmi les tout premiers chefs d’Etat et de gouvernement à rencontrer le président élu des Etats-Unis pour une « très bon échange de 25 minutes » au cours de laquelle ils ont exprimé leur « volonté d’œuvrer au retour de la paix et de la stabilité » face au « crises internationales majeures en cours »en Ukraine et au Moyen-Orient, selon l’Élysée.
Son entourage insiste sur le caractère » chaud « de l’entretien, au nom de la relation nouée en 2017, lors du premier mandat de l’Américain.
Emmanuel Macron a également pris l’initiative de s’entretenir immédiatement avec le chancelier allemand Olaf Scholz pour affirmer ensemble la nécessité d’une « Une Europe plus unie, plus forte, plus souveraine dans ce nouveau contexte ».
Assurer la sécurité de l’Europe
« Macron a une idée très claire de ce que signifie un Trump 2.0 pour l’Union européenne »Mujtaba Rahman, du groupe de réflexion Eurasia Group, a déclaré à l’AFP. « Et de fait, nous avons observé une réaction très forte et rapide de sa part »afin de donner le ton « message public » Européens, ajoute-t-il.
Le président français prône depuis plusieurs années la souveraineté européenne, un concept qui a fait son chemin avec la pandémie de Covid-19 puis l’invasion russe de l’Ukraine.
Dans son discours à la Sorbonne Université en avril, il est allé jusqu’à avertir que « L’Europe peut mourir » sans interruption pour assurer sa sécurité, très dépendante des Etats-Unis, et renforcer la compétitivité de son économie, menacée d’un déclin durable par rapport à la concurrence américaine et chinoise.
« Retrouver une légitimité au niveau européen »
Aujourd’hui, à la veille d’un « revenir » Avec le tonnerre de Trump, susceptible d’entraîner un désengagement accéléré de Washington du Vieux continent et de Kiev, Emmanuel Macron s’estime bien placé pour prendre le leadership européen. Les deux hommes, qui avaient cassé les codes, chacun à leur manière, pour se lancer dans les affaires il y a sept ans, avaient d’abord noué une relation particulière, entre séduction et rapport de force.
Mais elle n’avait pas vraiment porté ses fruits : le Français n’avait pas réussi à empêcher son homologue de faire plusieurs choix clés, comme le retrait des accords sur le climat ou le dossier nucléaire iranien. Avec le retour de la tribune populiste, le président français « Il faut se dire qu’il aura une petite carte à jouer »glisse un de ses proches.
Affaibli en France où son camp a perdu les dernières élections législatives, il peut « retrouver une légitimité au niveau européen »est d’accord avec Mujtaba Rahman.
Son pari : que face au mur, l’UE réagisse et prenne « son destin en main »comme l’a déclaré mercredi la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon.
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