Donald Trump ? « Coupable. » » Un mot, un seul, avec une résonance mondiale. Un mot qui parle à la fois de la vitalité d’un État de droit, mis à l’épreuve, et du défi sans précédent qui se profile pour la démocratie américaine en une année électorale. Deux syllabes, prononcées 34 fois pour 34 faits et formant le mot » coupable « , retentissant devant le tribunal pénal de Manhattan en fin de journée, jeudi 30 mai. Donald Trump entre dans l’histoire américaine. Il est le premier ancien président condamné dans une affaire pénale pour falsification de documents comptables.
De nombreux commentateurs avaient commenté et exprimé des doutes sur cette question aux faits anciens, mêlant sexe, tabloïds et chèques. Elle a cependant abouti à une décision unanime des jurés, avec une diligence impressionnante, après environ onze heures de délibérations réparties sur deux jours. L’après-midi s’est déroulé ce jeudi, sans événements particuliers, lorsque le juge Juan Merchan a annoncé qu’il allait renvoyer les douze citoyens chez eux à 16h30. Le magistrat s’est éloigné, comme au théâtre, puis est revenu peu après. Il venait de recevoir un message. « Nous, les jurés, avons un verdict. » Il a fallu encore 30 minutes pour remplir soigneusement le formulaire de décision officiel. « Qu’il n’y ait ni éruption ni exclamation » » demanda d’avance Juan Merchan. Donald Trump est resté silencieux, impassible.
Mercredi, après avoir reçu les dernières instructions du magistrat – guide de montagne remarquable lors de ce procès à haut risque – les sept hommes et cinq femmes aux identités protégées se sont retirés pour délibérer. Après quelques heures, ils ont demandé des détails très précis, par écrit. Elles concernaient particulièrement un moment clé, en 2015, où se nouait l’alliance d’intérêts entre Donald Trump et David Pecker, le patron du tabloïd L’enquêteur national. Le journal devait identifier d’éventuelles révélations embarrassantes pour le candidat, acheter l’exclusivité de ces articles et les supprimer.
Ce système, a expliqué le procureur adjoint Joshua Steinglass lors de son réquisitoire, était « l’une des contributions les plus précieuses que quiconque ait apportée à la campagne Trump »peut-être même « ce qui a permis à Trump d’être élu ». Michael Cohen, l’avocat personnel du candidat, a versé 130 000 dollars à l’ancienne actrice de films pornographiques Stormy Daniels, quelques jours avant l’élection présidentielle de 2016. Il a été remboursé par chèques en 2017, déguisés dans les comptes de la Trump Organization.
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