Donald Trump augmente le risque de fermeture en exprimant son opposition à un accord budgétaire
Donald Trump n’est pas encore officiellement de retour aux affaires à la Maison Blanche, mais les propos du président élu américain se font déjà entendre. Le républicain, qui reviendra au pouvoir le 20 janvier 2025, a exprimé, mercredi 18 décembre, son opposition à un accord budgétaire négocié au Congrès américain entre élus républicains et démocrates, faisant ainsi planer le spectre d’une paralysie de l’Etat fédéral. .
M. Trump et son futur vice-président, JD Vance, se sont prononcés, dans un communiqué commun, contre le texte, affirmant que toute concession aux démocrates représentait « une trahison de notre pays » et que les Républicains ne devraient pas se laisser intimider par la menace du fameux shutdown.
Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a présenté mardi cet accord budgétaire de plus de 1.500 pages, négocié avec les démocrates, qui prévoyait notamment plus de 100 milliards de dollars (près de 96,5 milliards d’euros) d’aide contre les catastrophes naturelles demandées par Joe. Biden, ainsi que 10 milliards de dollars d’aide aux agriculteurs américains, mais aussi une augmentation des salaires des élus du Congrès.
Le texte permettait de financer l’Etat fédéral jusqu’à la mi-mars et ainsi d’éviter le blocage fédéral avant l’heure fatidique du vendredi soir, minuit. Sans cela, les États-Unis connaîtraient une paralysie des services publics fédéraux, avec pour conséquence le chômage technique de centaines de milliers de fonctionnaires, le gel de plusieurs prestations sociales, ou encore la fermeture de certaines crèches. Une situation qui est donc extrêmement impopulaire, d’autant plus à l’approche de Noël.
« Tuez le texte! » », dit Elon Musk
Dès la publication de l’accord négocié au Congrès, les élus trumpistes – partisans d’un allègement de l’État fédéral – ont protesté contre ce qu’ils considèrent comme des dépenses irrationnelles. Ce projet de loi représente « un cadeau de Noël à gauche »a lancé Russell Fry, représentant de la Caroline du Sud.
Elon Musk, allié de Donald Trump et nommé par ce dernier à la tête d’une commission chargée de réduire les dépenses publiques, n’a pas non plus hésité à attaquer l’accord dans une longue série de posts mercredi sur son réseau social. « Tuez le texte! » »» a écrit à plusieurs reprises l’homme le plus riche du monde. « Tout élu de la Chambre ou du Sénat qui vote pour ce plan de dépenses scandaleux mérite de perdre son élection dans deux ans »a également lancé le patron de Tesla et SpaceX.
Donald Trump s’est réjoui dans une publication sur sa plateforme Truth Social que ce projet de loi « ridicule et extraordinairement cher » soit en cours de « mourir vite ».
Pour l’administration Biden, l’absence d’accord budgétaire risque « nuire aux Américains qui travaillent dur » et de « créer de l’instabilité » dans le pays. Donald Trump « a ordonné aux Républicains de paralyser l’État »accuse, dans un communiqué, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, les exhortant également « arrêter de jouer à des jeux politiques » et à « Tenez parole » avant la date limite du vendredi soir.
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« Vous rompez l’accord entre les deux parties, vous assumez les conséquences qui en découlent »a également lancé, en guise d’avertissement, le leader des démocrates à la chambre basse, Hakeem Jeffries.
Prochaines étapes incertaines
Avant le communiqué de Donald Trump et JD Vance, Mike Johnson avait pourtant défendu l’accord. En passant ce texte, «Nous faisons table rase et mettons en place les conditions pour que Trump revienne en force avec son programme ‘L’Amérique d’abord’.»a déclaré l’élu républicain à Fox News.
Les démocrates ont dénoncé l’influence d’Elon Musk sur l’annonce du futur président. « Ce soir, Donald Trump et les élus républicains se sont prosternés devant le véritable président élu, Elon Musk »a fustigé l’élue new-yorkaise, Nydia Velazquez. « C’est désormais lui qui donne les ordres » Le représentant Brendan Boyle, un démocrate de Pennsylvanie, a déclaré sur X.
Les prochaines étapes pour éviter un arrêt sont désormais incertaines. Pour certains élus trumpistes, un nouveau projet de loi prévoyant beaucoup moins de dépenses devrait être rapidement présenté au Congrès, une solution à laquelle adhère le président élu, mais pas sans conditions. Sur Truth Social, Donald Trump a assuré qu’un tel texte ne servirait à rien s’il n’était pas accompagné d’un relèvement du plafond de la dette.
Car les Etats-Unis ont la particularité de se heurter régulièrement à une contrainte juridique concernant leur capacité de crédit : ce plafond de la dette – ou le montant maximum de la dette – qui doit être formellement relevé ou suspendu par le Congrès. Une suspension décidée en 2023 expire début janvier 2025 et les Etats-Unis devraient atteindre le plafond en juin. Donald Trump a donc déclaré mercredi vouloir éviter cela « guillotine », « un piège vicieux » mis en place selon lui l’année dernière par les démocrates. Sans relever ni remettre en suspension le plafond, « Je me battrai jusqu’au bout »» a écrit Donald Trump, disant vouloir que tout soit réglé avant le 20 janvier.