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Donald Trump à la Maison Blanche, le récit du candidat républicain le soir des élections

L’Amérique est insaisissable. Donald Trump, non. Mais aussi compromis qu’il soit sur le plan éthique, le magnat de 78 ans est celui qu’une majorité d’électeurs voulaient retrouver. C’est jeudi 6 novembre après 2 heures du matin que ce dernier est monté sur la scène du QG de campagne de West Palm Beach (Floride) pour revendiquer sa victoire à l’élection présidentielle. La voix un peu rauque, le milliardaire s’est lancé dans une longue déclaration décousue. Égal à lui-même, toute improvisation. Donald Trump a remercié les électeurs pour cela « honneur extraordinaire » Et « un mandat inédit et puissant »prometteur « un nouvel âge d’or de l’Amérique ». Même si sa victoire n’a pas encore été confirmée, notamment par l’agence Associated Press, il a déjà annoncé sa conquête, encore hypothétique à ce stade, de 315 grands votants, bien au-delà de la barre fatidique des 270.

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Après la défaite d’Hillary Clinton face à Donald Trump en 2016, une forme de traumatisme a longtemps accompagné les démocrates. La victoire de Joe Biden en 2020 leur a fait croire que le danger était écarté. Mardi, le souvenir de 2016 a frappé le camp démocrate. Donald Trump était, mercredi matin, à un cheveu de franchir le seuil des 270 grands électeurs et d’obtenir, quatre ans après son départ de la Maison Blanche, un second mandat présidentiel, une performance inédite depuis la fin du XIXe siècle.e siècle, avec le sénateur de l’Ohio JD Vance comme colistier.

Pour ce faire, il avait défié les pronostics, élargi sa base, conquis la Caroline du Nord et la Géorgie, les deux premiers États pivots comptés, puis la Pennsylvanie, vers 2 heures du matin. Il était également en tête dans les autres États clés au décompte inachevé, le Wisconsin, Le Michigan, l’Arizona et le Nevada, envisageant un grand chelem que personne n’avait osé prédire. Ce fut un désastre collectif pour les démocrates, un terrible héritage pour Joe Biden et une humiliation pour Kamala Harris. Le virage à droite des États-Unis est brutal, inattendu par son ampleur, inquiétant pour sa démocratie et ses alliés traditionnels dans le monde. Les Européens risquent de se retrouver livrés à eux-mêmes, la Russie a toutes les raisons de se réjouir et la Chine d’envisager une nouvelle phase de tensions commerciales avec son seul rival systémique.

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Au fil des heures, les indicateurs sont passés au vert pour Donald Trump, même si la majorité à la Chambre des représentants restait en suspens, contrairement au Sénat. Lors du vote populaire, Donald Trump avait – pour la première fois – près de cinq millions de voix d’avance sur son adversaire lorsqu’il a pris la parole. Une incroyable récompense pour une campagne marquée par la xénophobie, niant le changement climatique, dessinant à coups de caricatures une Amérique en chute libre. Mais c’est aussi la consécration des thématiques retenues par Donald Trump : l’inflation, la crise migratoire. Le premier a peut-être été contenu, mais il a causé des ravages dans les ménages à faible revenu. Joe Biden a mis trop de temps à répondre à la seconde, par des décrets. Une analyse fine des électeurs pourrait confirmer que les ouvriers, salariés précaires, vivent désormais dans le parti républicain.

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Cammile Bussière

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