Depuis sa victoire aux élections présidentielles américaines, Donald Trump ne cesse de sélectionner les dirigeants de sa future administration. C’était désormais au tour de la prestigieuse NASA de découvrir son futur patron, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le choix de Trump en a surpris plus d’un : il s’agissait Jared Isaacman, entrepreneur milliardaire et astronaute privé proche de SpaceX, qui prendra les rênes de l’agence spatiale en janvier prochain.
Son profil est assez particulier. Contrairement à la majorité de ses prédécesseurs, il n’est pas un bureaucrate chevronné ni un ancien ingénieur ayant passé des années à gravir les échelons de la NASA. En fait, il n’a aucune expérience politique et n’a jamais servi dans un gouvernement. C’est un entrepreneur relativement jeune (du moins par rapport aux précédents dirigeants de l’agence) qui a fait fortune en fondant Shift4 Payment, une société spécialisée dans le traitement des transactions financières. C’est également un pilote expérimenté qui a fondé une équipe de vol acrobatique.
Un entrepreneur passionné par l’espace
Récemment, il s’est fait connaître notamment pour ses initiatives dans le domaine de l’aérospatiale. Ces dernières années, elle a dépensé des centaines de millions de dollars dans des missions spatiales privées uniques en leur genre.
On peut citer Inspiration4, la toute première mission spatiale composée d’un équipage entièrement civil, sans astronaute professionnel. Il a récidivé en septembre dernier avec Polaris Dawn, une mission de cinq jours au cours de laquelle il a participé à la toute première sortie spatiale civile de l’histoire.
Un conflit d’intérêt majeur ?
Ces initiatives ont pris forme grâce à une étroite collaboration avec SpaceX, la société d’Elon Musk — autre partisan de Donald Trump qui jouera un rôle important dans la nouvelle administration en tant que leader du Ministère de l’Efficacité du Gouvernement. La société d’Isaacman a également fortement investi dans SpaceX ces dernières années.
En raison de cette proximité, l’annonce de la candidature a déjà suscité des réactions particulièrement vives de la part des observateurs qui y voient un conflit d’intérêt majeur. Ces critiques s’attendent à ce que SpaceX bénéficie d’un traitement préférentiel de la part de l’agence, et certains ont déjà eu des mots durs pour ce qu’ils considèrent comme le début du privatisation de la NASA « .
Mais dans l’ensemble, la plupart des experts semblent plutôt soulagés que Trump n’ait pas nommé un bureaucrate sans expérience dans le domaine. Tout le monde reconnaît l’intérêt de voir la NASA dirigée par une personne ambitieuse, dotée d’une cohérence dans les idées, d’une passion sincère pour l’espace et d’une capacité à gérer une grande organisation qui n’est plus à démontrer. Ne reste plus qu’à espérer qu’il saura mettre de côté ses réflexes d’homme d’affaires lorsqu’il sera chargé de piloter les programmes scientifiques et de conquête spatiale de l’agence.
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