Donald Trump a changé d’avis sur les voitures électriques, probablement grâce à Elon Musk (et à son argent)
D’un côté, Elon Musk qui promet un avenir tout électrique. De l’autre, Donald Trump qui veut débrancher le courant. L’ancien président, en campagne pour 2024, est désormais beaucoup plus nuancé sur la voiture électrique.
Donald Trump est de retour sur la scène politique américaine, et il n’a pas perdu son goût pour les déclarations chocs. Fraîchement investi par le parti républicain pour l’élection présidentielle de 2024, l’ancien président a évoqué un sujet qui lui tient visiblement à cœur : les voitures électriques. Mais attention, si vous pensiez connaître la position de Trump sur le sujet, vous pourriez être surpris !
Lors de son premier mandat, Donald Trump s’était farouchement opposé au développement des voitures électriques. Il avait notamment décrit ces véhicules comme des gadgets incapables de rouler plus de « cinq minutes » avec une seule charge. Sa position s’expliquait par plusieurs facteurs : son scepticisme affiché sur le changement climatique, son soutien à l’industrie pétrolière et sa volonté de se démarquer de son prédécesseur, Barack Obama, qui avait encouragé le développement des véhicules électriques.
Mais Donald Trump semble désormais avoir complètement changé de ton. Hier soir, il a déclaré : « Je mettrai fin à l’obligation des véhicules électriques dès le premier jour, sauvant ainsi l’industrie automobile américaine d’une destruction totale. » Cette phrase, qui peut paraître contradictoire à première vue, mérite qu’on s’y arrête.
Tout d’abord, la traduction du terme « mandat » est ici importante. Dans ce contexte, « mandat » ne signifie pas « mandat » au sens politique, mais plutôt « directive » ou « soutien institutionnel ».
Donald Trump fait ici référence à l’ensemble des politiques, des incitations financières et des réglementations mises en place par l’administration Biden pour encourager l’adoption des véhicules électriques. Sa déclaration pourrait donc être plus justement traduite ainsi :
« Je mettrai fin au soutien institutionnel aux véhicules électriques dès le premier jour, sauvant ainsi l’industrie automobile américaine d’une destruction totale. »
Cette nuance est importante car elle révèle la véritable cible de Donald Trump : non pas les véhicules électriques en soi, mais les politiques gouvernementales qui les favorisent.
Ce que Trump critique ici, ce sont les politiques mises en place par l’administration Biden pour encourager la transition vers l’électrique, notamment les incitations fiscales et les objectifs de réduction des émissions pour les fabricants.
Ce revirement spectaculaire coïncide curieusement avec la récente décision du patron de Tesla, Elon Musk, de faire don de 45 millions de dollars par mois pour soutenir la campagne de Trump. Musk a rejoint le camp de Trump.
Elon Musk a également décidé de délocaliser deux de ses entreprises de Californie vers le Texas, un État plus en phase avec ses positions conservatrices.
Y a-t-il un lien de cause à effet ? Probablement. Cette alliance entre Trump et Musk semble être avant tout une décision commerciale. Donald Trump a besoin du soutien financier et de l’influence d’Elon Musk, tandis que ce dernier recherche un environnement politique plus favorable à ses entreprises.
Le plan Trump… pas si simple
Trump se présente comme le sauveur de l’industrie automobile américaine, mais son plan suscite de nombreuses interrogations. Il promet d’imposer des droits de douane élevés sur les voitures produites en Chine, mais en réalité, il est déjà difficile d’acheter des voitures chinoises aux États-Unis.
En mettant fin aux politiques de Joe Biden en faveur des véhicules électriques et en favorisant le développement des véhicules thermiques, Donald Trump risque de faire prendre encore plus de retard aux constructeurs américains dans la révolution énergétique en cours.
De plus, la politique commerciale agressive du président américain envers la Chine au cours de son premier mandat a déjà eu des conséquences négatives sur l’industrie automobile américaine. Les droits de douane imposés sur les importations chinoises ont entraîné une réduction significative des exportations de voitures américaines vers la Chine.
La réponse de Joe Biden
Face à ces déclarations, Joe Biden, l’actuel président et candidat démocrate, a voulu remettre les pendules à l’heure. Il a déclaré : « Il a déclaré qu’il mettrait fin à l’obligation de vendre des véhicules électriques dès le premier jour. Donald, il n’y a pas d’obligation de vendre des voitures électriques. Et l’industrie manufacturière américaine est en plein essor sous mon administration.. ».
Cette réponse souligne la complexité du débat. Il ne s’agit pas simplement d’être pour ou contre les voitures électriques, mais de comprendre comment accompagner au mieux la transition énergétique tout en préservant les emplois et la compétitivité de l’industrie automobile américaine.