A quelques semaines d’une élection cruciale pour l’Amérique, la question de l’âge apparaît comme un enjeu central dans la course à la Maison Blanche. En effet, Donald Trump a 78 ans et Kamala Harris fêtera ce dimanche ses 60 ans. Ainsi, depuis plusieurs semaines, elle multiplie les attaques sur l’état de santé et l’acuité mentale de son adversaire, remettant en cause sa capacité à assumer les responsabilités de la présidence.
« S’il est épuisé pendant la campagne, cela soulève la question : est-il apte au travail le plus difficile au monde ? », a lancé le candidat démocrate lors d’un meeting dans le Michigan, évoquant des propos décousus de Donald Trump lors de récents rassemblements, notamment en Pennsylvanie.
La question du dossier médical
Et à ce petit jeu, Kamala Harris, qui cherche à incarner une nouvelle génération de dirigeants, a pris les devants en publiant son propre rapport médical le 12 octobre, affirmant qu’elle est en « excellente santé », à l’exception de petites allergies saisonnières. « Qu’est-ce que Donald Trump essaie de cacher ? », s’est-elle interrogée sur X. A l’inverse, Donald Trump refuse de publier le sien. De quoi alimenter tous les débats, notamment chez les démocrates qui cherchent à déstabiliser le candidat républicain.
La question de l’âge et de la santé des candidats n’est pas nouvelle. Dans les années 1980, Ronald Reagan a également été attaqué en raison de son âge. Mais aujourd’hui, cela fait écho aux mois de campagne précédents, où les républicains prenaient plaisir à pointer du doigt chaque erreur ou gaffe de Joe Biden, âgé de 81 ans et candidat à sa propre réélection. Désormais, l’attention se tourne vers Donald Trump, qui, s’il gagne en novembre, deviendra le président le plus âgé à prêter serment.
Que disent les sondages ?
Des sondages récents montrent que la perception de Donald Trump commence à changer. Selon une enquête du Pew Research Center, 52 % des électeurs le considèrent toujours comme « vif d’esprit », contre 58 % en juillet. Dans un autre registre, 49% des personnes interrogées estiment que l’âge de Donald Trump pourrait nuire à sa candidature, tandis que 46% pensent que celui de Kamala Harris pourrait jouer en sa faveur.
Mais ce débat sur l’âge cache aussi de profonds préjugés. Selon Nancy Hirschmann, professeur à l’Université de Pennsylvanie, les femmes âgées sont plus exposées au sexisme. « Il existe une couche supplémentaire de sexisme à l’égard des femmes de plus de 50 ans », dit-elle. Par ailleurs, J.-D. Vance n’a pas hésité à qualifier Kamala Harris de « dame aux chats », un stéréotype souvent utilisé contre les femmes célibataires sans enfants. Bref, tout est permis, comme c’est souvent le cas ici aux Etats-Unis.