Dominique Pélicot est-il lui aussi un meurtrier ? Ces autres affaires dans lesquelles il est soupçonné
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Dominique Pélicot est-il lui aussi un meurtrier ? Ces autres affaires dans lesquelles il est soupçonné

Dominique Pélicot est-il lui aussi un meurtrier ? Ces autres affaires dans lesquelles il est soupçonné


Dominique Pélicot, jugé comme principal accusé dans le procès pour viol de Mazan pour avoir drogué, violé et livré sa femme à d’autres agresseurs, est également mis en examen dans deux autres dossiers, dont un pour meurtre.

Si l’affaire du viol de Mazan a été révélée au grand jour, c’est grâce à l’arrestation de Dominique Pélicot, le principal accusé qui a drogué sa femme pour la violer et la livrer à d’autres hommes qui ont également abusé d’elle, dans une tout autre affaire. L’homme avait été surpris en train de filmer sous les jupes des clientes d’un centre commercial de Carpentras en 2020. Mais l’affaire du viol de Mazan a, à son tour, permis de relier Dominique Pélicot à deux autres affaires : l’une datant de 1999 dans laquelle il était mis en examen pour « tentative de viol avec arme » et l’autre, de 1991, dans laquelle il était poursuivi pour « viol » et « meurtre ».

C’est l’ADN de Dominique Pélicot qui a permis aux enquêteurs de démontrer l’implication du septuagénaire dans l’affaire de tentative de viol. Déposé dans le cadre de l’enquête sur les viols de Mazan, il correspondait à une trace ADN prélevée sur les lieux d’une autre enquête : celle de la tentative de viol d’une agente immobilière en Seine-et-Marne en 1999. Selon les faits relatés par la victime, le suspect, désormais identifié comme Dominique Pélicot, s’était rendu à l’agence en prétendant chercher un logement et avait organisé une visite organisée à l’époque par la victime. C’est une fois dans le logement que l’agression a commencé, selon elle : elle dit avoir été bâillonnée avec un linge imbibé d’éther et jetée à terre, sur le ventre, par son agresseur. Incapable de se libérer de l’emprise du suspect, elle dit avoir attendu un moment d’inattention pour se défendre en donnant des coups de tête et en serrant les parties génitales de l’agresseur suffisamment fort pour le blesser. De quoi gagner quelques minutes qu’elle dit avoir utilisées à son avantage en s’enfermant dans une pièce où il ne pouvait pas l’atteindre et en attendant qu’il parte.

Rattrapé par son ADN, Dominique Pélicot a fini par admettre être l’auteur de l’agression après avoir nié les faits à deux reprises. Il a même été confronté à la victime en 2023. L’avocate de cette dernière, Me Florence Rault, se souvient de cette scène comme d’un « manipulateur qui ne craint qu’une chose : se faire piéger » et d’un « pur pervers, cas d’école pour la psychiatrie » comme elle l’a déclaré à la Cour suprême. FigaroDominique Pélicot n’est pas en danger dans cette affaire prescrite, mais les enquêteurs font le lien avec une autre enquête, encore plus ancienne : le viol et le meurtre de Sophie Narme en 1991.

« Un nombre important d’indices sérieux et concordants »

Le viol et le meurtre de Sophie Narme rappellent à plusieurs égards l’agression sur la victime dans l’affaire de 1999 et amènent la juge d’instruction Nathalie Turquey, à l’origine de la résolution de plusieurs cold cases et qui s’est saisie du dossier, à considérer que Dominique Pélicot est un suspect très sérieux dans le meurtre de Sophie Narme. Au point de justifier une mise en examen. « Dans ces deux dossiers, il y a un nombre important d’indices graves et concordants : le profil des victimes est identique, le mode opératoire est identique, et, enfin, Dominique Pélicot séjournait dans la région au moment des faits » relève Me Rault. Sophie Narme était en effet agent immobilier et avait été agressée, après avoir été assommée à l’éther, par un supposé client lors d’une visite à domicile. Cette affaire de meurtre apparaît comme un « copier-coller confondant » avec la tentative de viol de 1999 aux yeux de l’avocat.

La lumière doit encore être faite sur le meurtre de Sophie Narme et l’enquête se poursuit. La cellule des cold cases du parquet de Nanterre, où travaille la juge Nathalie Turquey, a assuré à l’AFP Figaro que « les détails de l’affaire Sophie Narme sont en cours de règlement ». Dominique Pélicot a toujours contesté les faits par l’intermédiaire de son avocate, Me Béatrice Zavarro. Il reste mis en examen et présumé innocent dans cette affaire jusqu’à ce qu’une décision de justice soit rendue. Me Florence Rault se dit « convaincue qu’il y a d’autres victimes » et « espère qu’avec la médiatisation de cette affaire, certaines pourront s’exprimer ».

GrP1

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