Dolirhume, Actifed, Humex… Ces médicaments contre le rhume interdits de vente libre à partir de mercredi
Le nez qui coule pendant les fêtes de fin d’année ? Vous ne trouverez probablement pas facilement vos comprimés préférés en pharmacie. Dolirhume, Actifed Rhume, Humex Rhume, Rhinadvil Rhume, Nurofen Rhume… Déjà déconseillés, ces médicaments anti-rhume ne seront plus vendus librement en pharmacie à partir de ce mercredi 11 décembre. Une ordonnance sera désormais obligatoire, selon une décision du l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) que nous avons révélée ce lundi. C’est ce qu’on appelle « lister » un produit.
La raison ? Ces médicaments, appelés « vasoconstricteurs » et à base de molécule pseudoéphédrine, sont utilisés pour traiter quelque chose de très bénin, un simple rhume qui disparaît spontanément en quelques jours, alors qu’ils peuvent provoquer des effets secondaires graves : infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, convulsions, séquelles cutanées. réactions, etc. « On ne risque pas un accident vasculaire cérébral pour un nez bouché, qui guérit spontanément en quelques jours », argumente Alexandre de La Volpilière, directeur général adjoint de l’ANSM. 307 cas graves ont été enregistrés entre 2012 et 2018.
Les laboratoires « surpris »
Depuis plusieurs années, l’agence française lutte contre ces médicaments très généraux et facilement accessibles. En octobre 2023, elle demande officiellement et solennellement de les éviter. En 2017, 60 millions de consommateurs réclamaient leur interdiction. Sur la base d’une enquête de pharmacovigilance, « ils contiennent des substances qui ne sont pas justifiées en raison des risques excessifs », tonnait le magazine. L’ANSM appelle désormais les médecins à « évaluer soigneusement la balance bénéfice/risque pour chaque patient avant de prescrire l’un de ces médicaments ».
Contactés dans les jours précédant cette annonce, plusieurs laboratoires nous ont orientés vers leur représentant commun, la NèreS, qui regroupe 26 groupements produisant des médicaments disponibles sans ordonnance. Il s’est dit « surpris » que la France « soit en contradiction avec l’Agence européenne du médicament ». Celui-ci a en effet estimé, l’année dernière, que des mesures telles que des avertissements sur les notices étaient suffisantes. Mais la NèreS reconnaît aussi, auprès du Parisien, que « le référencement ou le déréférencement d’une molécule est une prérogative de l’ANSM ».