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Doliprane fixé sur son sort : un « accord tripartite » trouvé entre l’Etat, le groupe pharmaceutique Sanofi et le fonds américain CD&R

Doliprane fixé sur son sort : un « accord tripartite » trouvé entre l’Etat, le groupe pharmaceutique Sanofi et le fonds américain CD&R

Un « accord tripartite » a été trouvé entre l’Etat, Sanofi et le fonds d’investissement américain CD&R dans le projet de vente de la filiale du groupe pharmaceutique Opella, qui commercialise le Doliprane, l’Etat assurant avoir obtenu des garanties, notamment sur l’emploi.

« Nous avons atteint le plus haut niveau de garanties possible » dans les discussions entre Sanofi et l’acheteur américain, ont précisé les cabinets des ministres de l’Economie et de l’Industrie, alors que « L’Etat, via Bpifrance, sera actionnaire pour assurer cela ».

« C’est la solution la plus efficace qui ait été proposée » ont estimé ces sources ministérielles, l’exécutif ayant été très vigilant sur ce dossier sensible, dans un contexte de pénuries récurrentes de certains médicaments.

L’État a ainsi obtenu « garanties » sur l’emploi, la production, l’approvisionnement du marché français, la gouvernance et le développement de l’entreprise, soulignent ces sources qui détailleront ces engagements ce lundi 21 octobre 2024 matin lors d’une conférence de presse.

Sanofi, en discussions sur une éventuelle vente d’Opella au fonds CD&R depuis le 11 octobre, a également annoncé une communication distincte lundi matin.

Nouvelle étape

Le géant pharmaceutique franchit ainsi une nouvelle étape dans ce projet de séparation visant à lui permettre de se concentrer sur l’innovation en immunologie, en maladies rares et en vaccins, des domaines plus rentables, mais où il lui faudra investir.

Il envisage toutefois de rester actionnaire à 50% de la prochaine structure capitalistique d’Opella, valorisée par les médias économiques à environ 15 milliards d’euros.

Le fonds d’investissement français PAI Partners, en partenariat avec des co-investisseurs internationaux, a peut-être encore tenté sa chance jeudi en améliorant son offre, mais la balle reste donc dans le camp américain malgré les réticences qu’a pu susciter ce projet sensible ces dernières années. . dernières semaines.

Sanofi a annoncé le 11 octobre négocier avec CD&R, un grand fonds américain qui investit en France depuis une quinzaine d’années (notamment dans Rexel, Spie, Socotec, But et Conforama) et présent dans plusieurs laboratoires pharmaceutiques comme Inizio et Sharp. .

Souhaitée par Bercy, la participation de la banque publique d’investissement Bpifrance à l’opération a été actée dans cet accord : l’acteur public va entrer au capital d’Opella, qui abrite d’autres marques françaises comme Dulcolax, Lysopaïne, Maalox ou Novanuit.

Une manière pour le gouvernement d’obtenir son mot à dire sur les orientations stratégiques de l’entreprise grâce à la présence de l’Etat au conseil d’administration d’Opella.

« Promesses »

En 2021, Bpifrance entre au capital de Seqens, fabricant français de principes actifs pharmaceutiques et emblème de la délocalisation de la production de paracétamol en France, auprès duquel Opella s’engage à s’approvisionner, tout comme le concurrent Upsa (Dafalgan et Efferalgan).

La perspective de l’arrivée d’un nouvel actionnaire étranger passe mal auprès des syndicats du groupe, en grève reconductible depuis jeudi pour s’opposer au projet, mais aussi auprès de l’opinion publique attachée à la marque tricolore Doliprane, vendue à 97 % en France.

Les syndicats craignent un « rupture sociale » sur les 1 700 emplois qu’Opella compte sur le territoire français, dont 480 sur son site de Compiègne (Oise) et 250 dans son usine de Lisieux (Calvados), dédiée à ce médicament le plus vendu en France.

Alors que Sanofi approchait de la fin de son processus de sélection finale, les appels au blocage de la vente se sont fait plus insistants ces derniers jours.

Un impact sur l’emploi ?

Pourtant, le groupe pharmaceutique a assuré dès le premier jour que « ce projet n’aura aucun impact sur l’emploi en France » et qu’elle ambitionne de faire croître Opella en s’appuyant sur un partenaire financier prêt à investir sur ce marché plus proche de la consommation de masse que de l’activité pharmaceutique.

« Sanofi peut faire des promesses, une fois qu’il ne sera plus décideur, que va-t-il se passer ? »» a récemment demandé Humberto de Sousa, syndicaliste CFDT Sanofi.

Egalement présente sur le segment des vitamines, des compléments alimentaires et de la nutrition sportive, Opella a drastiquement réduit son portefeuille de marques ces quatre dernières années pour n’en conserver qu’une centaine dans le monde.

Cette entreprise, qui compte 11 000 salariés dans une centaine de pays, doit environ 80 % de sa croissance (6 %) à seulement une quinzaine de ces marques.

Un autre sujet à fort enjeu sanitaire a été au cœur des débats politiques en début d’année : l’exécutif est monté au créneau pour mettre en garde contre une éventuelle vente du fabricant générique Biogaran par sa maison mère Servier. Elle a fini par jeter l’éponge en septembre.

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