À Kiev, la vie est revenue à la normale et ses habitants tentent de mener une vie quotidienne normale.
À leur retour du front, les militaires se disent choqués par ce mode de vie.
Après plus de deux ans de guerre, Kiev ressemble parfois à une ville normale. Même si la capitale ukrainienne craint des frappes massives de la part de la Russie, elle tente tant bien que mal de maintenir un quotidien banal. Située à plusieurs centaines de kilomètres du front, Kiev conserve l’apparence d’une ville ordinaire, marquée par la forte résilience de ses habitants.
Cela peut profondément choquer les soldats revenant du front ou les familles dont les proches sont au combat. Kiev est-elle devenue le symbole de deux mondes irréconciliables ? C’est la question posée par nos envoyés spéciaux Charline Hurel, Vincent Wartner et Anton Bondarenko, dans le reportage en tête de cet article.
Les soldats poussés vers le front
« Je ne me bats pas pour ces gens, je me bats pour mon pays. » témoigne par exemple Boris, un militaire mobilisé venu rendre hommage sur la place Maidan, à deux pas des mascottes touristiques qui survolent les passants pour une photo souvenir. « Il y a des gens qui ne se sentent pas concernés et on peut aussi comprendre cela si on regarde les choses d’un point de vue individuel. Je ne vais pas jouer au héros… J’ai peur de la mobilisation, comme tout le monde. se confie de son côté Vasyl, un habitant de la capitale.
Sasha est soldat dans un bataillon d’infanterie. Même s’il dit avoir vécu l’enfer sur le front, tout le pousse à partir car la vie à Kiev lui est insupportable. « C’était très dur, maintenant ça va un peu mieux » il témoigne avec émotion. « Dieu merci, les gens ont la chance de pouvoir se promener comme ici mais on a cette impression que pour eux, la guerre n’existe pas. » Même retourner dans un club populaire de Kiev, où le conflit ne semble jamais avoir commencé, lui est désormais insupportable.