DOCUMENT LCI – « Je fais ça parce que c’est ma patrie » : ces Russes prêts défendre le pont de Crimée
Le pont de Crimée, ou pont de Kertch, qui relie la péninsule annexée à la Russie depuis 2014, est un site crucial dans la guerre en Ukraine.
La région est régulièrement prise pour cible par les forces ukrainiennes.
Une équipe de LCI s’est rendue sur place.
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Guerre en Ukraine : TF1 et LCI sur le terrain
Accès ultra-sécurisé
Le jour du reportage de notre équipe, deux missiles viennent d’être interceptés au-dessus de la structure, comme le rapportent les médias ukrainiens. Après deux heures d’attente à l’entrée du pont, nous avons tenté de recueillir des informations sur la radio russe locale. Rien ne filtre : le seul moyen d’obtenir des informations reste les chaînes cryptées du réseau Telegram. Quelques minutes plus tard, la circulation reprend doucement. Mais les douaniers demandent à fouiller les véhicules de nos journalistes et à contrôler leurs passeports. Tout doit être inspecté avant de les laisser entrer sur la péninsule.
Une région ultra-sécurisée, dans laquelle personne ne peut pénétrer sans un laissez-passer indispensable pour accéder au pont de Kertch. La nervosité des autorités est néanmoins palpable. Ce joyau de Vladimir Poutine a été détruit en 2022 par un camion d’explosifs. Mais pour que cet échec passe inaperçu auprès de l’opinion publique russe, il a été reconstruit à la vitesse de l’éclair par le chef russe de la Crimée, Sergueï Aksionov. « Le pont de Kertch est ce qui nous sauve la vie, c’est tout ce que je peux dire« , souligne-t-il.
Une région cruciale entre la mer Noire et la mer d’Azov
Cette mégastructure est parfaitement située entre les deux mers cruciales de ce conflit – la mer Noire et la mer d’Azov – et permet un approvisionnement continu du front. En se dirigeant vers la péninsule, on constate très clairement l’intérêt stratégique de ce territoire.
Dans les eaux de la mer Noire, Alexandre Sacha, pêcheur en Crimée, voit son quotidien changer depuis le début de la guerre. Les drones marins ukrainiens sont partout : chacune de leurs missions peut s’avérer meurtrière. « Quand nous en voyons un, nous prévenons immédiatement les gardes-frontièresprécise-t-il. Mais parfois, il est impossible de les éliminer car ils sont blindés.«
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Ne pouvant exercer son métier à plein temps, il met ses compétences au service de la Russie. Après chaque retour sur la terre ferme, il troque son scaphandre contre un uniforme russe. « Je fais ça parce que c’est ma patrie, ma famille, justifie le pêcheur. Si je ne le fais pas volontairement, qui le fera ?« Comme les Ukrainiens l’ont établi avec leur réseau d’espions volontaires, l’armée russe s’appuie également sur un réseau volontaire d’informateurs patriotiques, comme Alexandre.