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DOCUMENT LCI – Guerre en Ukraine : notre équipe prise sous un bombardement russe sur le front de l’Est

Sur le front oriental, près de Bakhmut, la situation est très tendue.
Les soldats ukrainiens manquent de tout, mais continuent d’opposer une forte résistance aux Russes.
Une équipe du LCI a pu passer quelques heures avec eux, tandis que le secteur était bombardé par des tirs de mortiers.

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Guerre en Ukraine : TF1 et LCI sur le terrain

C’est peu après son arrivée que l’équipe du LCI s’est retrouvée piégée, comme le montre le reportage du front de l’Est, dans la vidéo ci-dessus. L’unité d’infanterie qu’elle suivait a été repérée par un drone de surveillance russe, et tout le monde a dû se réfugier dans une cave. Les visages sont tendus, les soldats ukrainiens écoutent les sifflets qui annoncent les frappes, pour tenter d’évaluer leur distance. L’un des hommes sursaute à chaque explosion, un autre ferme les yeux.

« Tiens bon, ça va trembler ! »

L’artillerie ennemie pilonnait sans relâche la zone. Les tirs se multiplient et semblent se rapprocher. « C’est nous qui sommes visés, pas les lignes de crête », confirme Lyubchick, guetteur de la 28e brigade mécanisée. L’étau se resserre et rester ici devient trop dangereux. L’équipe ne se sent plus en sécurité et décide de partir. Mais c’est un autre risque à prendre. « On va à la voiture, fais attention où tu mets les pieds, il y a des clous par terre »prévient notre réparateur Kostia. « Si vous entendez un sifflet, jetez-vous à terre. Une fois au sol, tu attends 5 ou 6 secondes, et tu te remets sur les rails »il conseille.

Le véhicule à rejoindre est caché derrière les décombres d’une maison abandonnée, à une cinquantaine de mètres. Cela prend quelques secondes en courant, mais cela semble être une éternité dans ces circonstances. « Tout va bien ? »assure le soldat au volant, qui mènera l’équipe hors de la zone. « Tiens bon, ça va trembler ! »prévient-il en s’engageant sur la route défoncée.

La bataille de Klichchiivka

Quelques heures plus tôt, c’était aux Russes qu’il fallait « secoué ». Les soldats ukrainiens que nous suivons ont pour mission de frapper leurs positions dans le village fantôme de Klichtchiïvka, au sud de la ville de Bakhmut. Si 500 personnes vivaient ici avant le déclenchement de la guerre, la ville n’est plus qu’un champ de ruines, où les quelques bâtiments encore debout servent de bases arrière temporaires aux soldats des deux camps.

Les forces russes ont récemment revendiqué la prise de Klichchiivka, mais n’en contrôlent en réalité qu’une partie. Les soldats ukrainiens se battent ici pour chaque mètre de terrain, afin de ne pas abandonner ce point stratégique à l’avancée russe. Repérée par drone, une position russe est ciblée par les hommes que nous suivons. Le véhicule de combat ukrainien se positionne et entre en action. Quelques coups d’obus avant de se retirer rapidement et de cacher l’engin sous un abri camouflé.

Les images de drones permettent de mieux comprendre cette opération des artilleurs ukrainiens. Leurs tirs ont atteint l’objectif, un bâtiment dans lequel des Russes auraient été postés. Impossible toutefois de savoir si les impacts ont infligé des dégâts à l’armée adverse. « C’est très difficile de tenir le coup. Mais là, pour l’instant, on y arrive. »dit Kvas, commandant des machines de la 28e brigade mécanisée. « On grignote un peu de terrain, en essayant d’infliger le plus de pertes possible à l’ennemi »il résume.

Munitions rationnées

Plus au sud, sur le front de l’Est, près de Novoselydivska, d’autres soldats ukrainiens sont également à l’offensive. Lorsque notre équipe arrive, elle vient de recevoir un ordre de feu. Aucun drone de surveillance ennemi n’a été repéré par les vigies, il faut agir vite pour cibler ces cibles proches. Quelques tirs parcimonieux avant, encore une fois, de retirer le matériel sous le couvert des arbres.

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Ces dernières semaines, dans ce secteur, l’offensive russe s’est intensifiée et les Ukrainiens subissent plus que jamais une pression. « Il nous faut plus de munitions, plus d’armes »témoigne Oleksandr, mitrailleur de la 148e brigade d’artillerie, « Les Russes poussent très fort ici ». Disposant désormais de munitions sévèrement rationnées, son unité tire chaque jour 60 à 70 obus, soit deux fois moins que l’été dernier… et bien moins que l’adversaire. Depuis cette période, suite à leur vaste offensive sur le front de l’Est en direction de la grande ville de Kharkiv, les Russes ont avancé de plusieurs dizaines de kilomètres dans la région.


La rédaction de TF1info | Reportage : Thomas Misrachi, Thibault Bruck et Kostia Yaremenko

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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