Nos envoyés spéciaux ont suivi en exclusivité un bataillon de reconnaissance de la marine ukrainienne.
Sa mission : sécuriser la zone du Dniepr pour conserver le contrôle du fleuve.
Un reportage exceptionnel à retrouver sur LCI et TF1info.
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Ukraine : deux ans de guerre
Accès exclusif aux opérations de l’armée ukrainienne dans une zone stratégique. Notre équipe de journalistes s’est rendue dans la région de Kherson, plus précisément sur les rives du Dniepr où les soldats ukrainiens combattent l’ennemi russe depuis la rive droite. Sur place, Hélène Bonnet et Camille Souhaut, accompagnés d’Oleksii Kononenko, ont pu suivre un bataillon de reconnaissance de la marine ukrainienne lors d’une mission de reconnaissance.
« Le Dniepr est une zone grise »
Ils n’ont eu que quelques heures pour mener à bien leur mission, avec seulement une discrète lumière rouge dans l’obscurité. « Il y a de fortes chances qu’ils nous repèrent depuis le ciel. Nous le saurons s’ils commencent à nous bombarder. » témoigne Igar, Marin du 140ème bataillon de reconnaissance. Très vite, il s’agissait de se mettre à l’abri et de prendre le contrôle de l’avion qui devait se poser sur la rive gauche du Dniepr, le fleuve qui traverse l’Ukraine du nord au sud.
« Le Dniepr est une zone grise. Pour le contrôler, il faut être là en permanence. Même si nos troupes sont présentes sur l’autre rive, elles ne peuvent pas sécuriser l’ensemble du fleuve mais seulement certaines zones. » souligne Igar. Après le premier village, le drone survole une zone forestière sans grande activité depuis que les Russes ont été repoussés. « Igar me donne les coordonnées et je prends des captures d’écran de la cible. Je note son emplacement et j’envoie le tout au quartier général. S’il y a une possibilité d’utiliser un drone pour l’éliminer, ils utilisent un drone, ou de l’artillerie. S’ils en ont vraiment besoin à, ils peuvent utiliserun lance-roquettes Himars« , explique Oleksandr, Marine du 140e bataillon de reconnaissance.
Un duel de drones
Mais le choix des armes n’est pas toujours évident. Ces artilleurs navals opèrent à proximité du fleuve et, contrairement aux Russes, ne peuvent pas facilement s’en approcher en plein jour. Le manque de munitions n’est pas la seule explication. « L’ennemi peut travailler à partir d’un seul endroit car il a des forêts dans lesquelles se cacher. Il n’a pas besoin de sortir. De notre côté, il n’y a pas de forêts, pas de rangées d’arbres, ni de végétation haute. Nous n’avons nulle part où cacher ce type de végétation. » du véhicule. Donc nous sommes très visibles et il y a beaucoup de drones dans cet axe », explique Vlad, marin de la 36e brigade.
Car la bataille du Dniepr est un duel à distance où les drones jouent un rôle essentiel pour empêcher les commandos russes de traverser et de frapper les positions adverses. A seulement quelques centaines de mètres du fleuve, la zone est déjà bien plus risquée avec la présence des Russes à proximité. Il y a un mois, les Russes affirmaient avoir repoussé les forces ukrainiennes de la rive gauche. Timur, chef d’unité du 11e régiment de la Garde nationale, confirme qu’ils sont toujours là.
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« C’est sûr que c’est beaucoup plus difficile pour eux de garder pied là-bas. Il y a beaucoup de problèmes logistiques. Mais nos gars tiennent le coup. Ils installent des têtes de pont pour qu’on puisse un jour traverser le fleuve. Personne n’oublie les occupés. » territoires. Nous ne voulons pas les abandonner. Nous rêvons tous d’y planter à nouveau le drapeau ukrainien », confie le militaire. Dans ce combat, le Dniepr est autant un obstacle qu’un allié : difficile à franchir pour reconquérir un territoire, il est aussi une ligne de défense pour résister à toute nouvelle offensive russe dans la région de Kherson.