Nouvelles locales

DOCUMENT LCI – Guerre d’Ukraine : au cœur de la bataille de Klichtchiïvka avec une unité d’assaut

Depuis le 23 mai, les Russes revendiquent la prise de Klishchiivka, qui comptait 500 habitants avant la guerre.
Un minuscule territoire au sud de Chassiv Yar, où les forces ukrainiennes de la 80e brigade d’assaut affirment pourtant être toujours implantées.
Une équipe de LCI a rencontré les personnes au cœur des affrontements, des militaires qui témoignent pour la première fois.

Suivez la couverture complète

Guerre en Ukraine : TF1 et LCI sur le terrain

Du village de Klichtchiïvka, qui comptait 500 habitants avant la guerre, il ne reste pratiquement rien. Les hommes se battent au milieu des ruines et des cratères. Les drones russes suivent chacun de leurs mouvements. Pour atteindre leurs positions, les troupes d’assaut ukrainiennes doivent désormais parcourir plusieurs kilomètres à pied, risquant leur vie à chaque détour.

Les Russes (…) n’économisent aucun missile. Ils peuvent les lancer contre 3 ou 4 personnes

Ruslan, fantassin de la 80e brigade

« À Bakhmut, c’était plus facile »témoigne Stas, l’un des soldats de la 80e brigade d’assaut aérien, « Il n’y avait pas de drones avec caméras intégrées, l’ennemi ne pouvait pas nous voir. Nous n’avions qu’un contact visuel”. Son camarade Ruslan est d’accord : « Les Russes utilisent l’artillerie, l’infanterie, les drones, les missiles, tout. Ils n’épargnent aucun missile. Ils peuvent les lancer contre 3 ou 4 personnes ».

Une position stratégique

Les forces russes tiennent déjà plusieurs secteurs de cette localité proche de Bakhmut. Moscou a récemment revendiqué la prise du village, mais les forces ukrainiennes y maintiennent toujours des positions pour ralentir l’offensive ennemie, comme le montre le reportage de LCI en tête de cet article.

Andrii, un autre soldat de la brigade, sait pourquoi il se bat ici. « Nous tenons bon, car si nous les laissons passer, ils auront accès à une grande partie du territoire, aux routes et autoroutes. Nous ne pouvons pas leur céder ces postes ». Mais pour tenir, ces hommes avaient besoin de l’appui des artilleurs. Ils s’inquiètent de l’approvisionnement en obusiers de fabrication britannique et tirent désormais avec parcimonie. «Nous commençons à recevoir des fournitures»explique l’artilleur Taras, « Mais ils n’en sont pas encore là. Ils disent que la sueur de l’artillerie sauve le sang des fantassins. Ainsi, plus nous aurons de munitions, mieux nos hommes en première ligne se porteront. ».

Je le vois, oui, il est là, juste à côté du nuage, tu vois ?

Vitali, opérateur de lanceur de missiles

Sur le front de Klichtchiïvka, une grande partie de la bataille s’est déroulée dans les airs. A bord de son lance-missiles, la défense anti-aérienne veille sur les combattants. Vitali vient de repérer un drone russe, qu’il tente de montrer dans le ciel à notre équipe. « Je le vois, oui, il est là, juste à côté du nuage, tu vois ? » Cette fois, il abandonna finalement le tir, et choisit de replacer le lance-missile sous son camouflage. « Le drone était trop loin, beaucoup trop loin »il explique

Immédiatement, sa surveillance du ciel reprend. Quand soudain Vitali crie : « Mettez-vous à l’abri, mettez-vous à l’abri !, tandis que des détonations retentissent à proximité. Notre équipe s’abrite dans un véhicule blindé, tandis que les roquettes russes tombent à moins d’une centaine de mètres.

  • Lire aussi

    Lire aussi

    DOCUMENT LCI – Guerre en Ukraine : le témoignage d’un prisonnier russe

A la tombée de la nuit, notre équipe rencontre le commandant d’une unité de reconnaissance. Selon Igor, les Russes n’ont pas les moyens de percer dans cette direction. « L’ennemi tente de nous repousser de Klichtchiïvka pour prendre Kanal, à l’est de Tchassiv Yar et pouvoir s’emparer plus facilement de la ville par le flanc sud. Mais pour cela, il leur faut plus de troupes et plus de véhicules blindés qu’ils n’en ont. Je n’en ai pas ici pour le moment. »estime ce commandant d’unité de la 80e brigade d’assaut aérien.

La Russie continue de chercher une échappatoire pour faciliter son offensive. Mais pour le moment, les Ukrainiens sont toujours à Klichtchiïvka.


La rédaction de TF1info | Reportage : Hélène Bonnet, Camille Souhaut et Oleksii Kononenko

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page