d’occasion, faut-il se tourner vers le dernier Renault Sport de l’histoire ?
Même si elle n’a pas suscité autant d’enthousiasme que sa devancière, la Renault Mégane 4 RS a marqué à plusieurs égards. Vendue entre l’automne 2017 et fin 2023, elle sonne le glas du label Renault Sport et pourrait même rester comme la dernière berline sportive compacte thermique française de l’histoire. Il coche donc quelques cases qui pourraient lui valoir à terme le futur statut de collectionneur. Mais pour l’instant, il s’agit encore d’une « simple » voiture d’occasion, parfois avec une remise importante. D’autant que c’est loin d’être aussi rare qu’on pourrait l’imaginer : il existe des centaines d’annonces sur Leboncoin comme sur La Centrale, émanant de particuliers ou de professionnels. Les prix démarrent aux alentours de 28 000 € pour les exemplaires de moins de 80 000 km. C’est plutôt séduisant pour une compacte de 280 ch minimum au look assez agressif et au comportement redoutable et efficace.
Un châssis vraiment impressionnant
Comme la Mégane 4 GT sortie un peu plus tôt, cette Mégane 4 RS dispose des quatre roues directrices. Une première pour la ligne comme pour sa catégorie, et un boîtier encore unique aujourd’hui. Dotée ici d’un calibrage spécifique, cette technologie permet de repousser très loin l’apparition du sous-virage et de donner une sensation d’agilité surprenante. Le reste du châssis a également fait l’objet d’un travail soigné, avec des voies élargies, un train avant très sophistiqué à pivots indépendants ou encore des amortisseurs à butées hydrauliques, comme sur la petite sœur Clio 4 RS.
Cette Renault fait ainsi preuve d’une aisance remarquable sur les petites routes et n’a même pas peur de s’aventurer sur circuit. D’autre part, son moteur quatre cylindres 1.8 turbo est moins colérique que le 2.0 turbo de son prédécesseur, notamment sur les versions 280 ch. L’évolution de 300 ch, apparue pour la première fois sur le Trophée lancé en juillet 2018, a plus de caractère sans pour autant devenir inoubliable. Il se distingue également par son turbo dont la turbine est montée sur roulements à billes pour réduire le temps de réponse et son filtre à particules. Ces deux technologies seront ensuite reprises par la version 280 ch avec l’arrivée de la norme antipollution Euro 6D-Temp.
Quelle boîte de vitesses choisir ?
Alors que la version précédente n’était proposée qu’en coupé, cette Mégane 4 RS n’existe désormais qu’en berline cinq portes. Mais deux émissions apparaissent pour la première fois au programme. En plus de la traditionnelle boîte manuelle à six rapports, Renault propose une boîte automatique à double embrayage EDC, avec le même nombre de rapports et fournie par Getrag. Le Losange espérait ainsi sans doute mieux rivaliser avec la Volkswagen Golf GTI, qui restait la star du segment grâce à sa polyvalence.
Ici, la décision sera avant tout une question de goût, d’autant que les prix de l’occasion sont proches. Si la boîte manuelle n’est pas impeccable, avec une conduite assez ferme et bien moins agréable que celle d’une Honda Civic Type R, elle devrait rester la préférence des puristes. Inversement, la boîte de vitesses EDC sera forcément mieux adaptée à un usage quotidien en zone urbaine, mais elle pourra s’avérer réticente à rétrograder en conduite très sportive malgré ses grandes palettes au volant.
Quelle version de Mégane RS choisir ?
Comme ses devancières, Mégane 4 RS offre le choix entre deux types de châssis. Le premier, baptisé Sport, aurait aussi pu s’appeler Confort. Grâce à ses réglages plus souples, il évite les séances chez le kiné sans sacrifier l’efficacité. On ne peut pas en dire autant du châssis Cup, beaucoup plus ferme au point d’être assez fatigant pour les vertèbres sur les surfaces bosselées. Mais cette dernière est aussi la seule à recevoir un différentiel autobloquant, ce qui est loin d’être un gadget pour une traction aussi musclée, surtout sur sol mouillé. Cela contribue également à le rendre plus recherché en occasion, avec des perspectives de revente plus faciles.
La version Trophy reçoit également ce châssis Cup, ainsi que des jantes allégées, une sellerie Alcantara, la version 300 ch du quatre cylindres 1.8 turbo ou encore une ligne d’échappement à clapet pour contrecarrer l’arrivée d’un filtre à particules. De quoi justifier une certaine prime, même si cette variation n’est pas très rare. Tout le contraire du radical Trophy-R, apparu fin 2019 et limité à seulement 500 exemplaires dans le monde. A l’instar de l’ancienne Mégane 3 RS Trophy-R ou de la pionnière Mégane 2 RS R26R, cette variante très particulière ne gagne pas en puissance. Il conserve 300 ch comme sur le Trophy. Mais il bénéficie d’un allègement allant jusqu’à 130 kg, au prix de la suppression des sièges arrière ou encore des roues arrière directrices. Pour bénéficier d’une réduction de poids maximale, des jantes en carbone et des freins en carbone-céramique sont même proposés moyennant un supplément. La nouvelle facture est alors passée de 55 900 € à plus de 80 000 €, hors malus écologique ! Difficile de trouver aujourd’hui cette série limitée à moins de 50 000 €, voire bien plus selon les options ou le kilométrage.
Le restylage discret début 2020 n’apporte pas grand chose, mais toute la gamme dispose désormais du moteur 300 ch, y compris le Châssis Sport. Quant à la Mégane RS Ultime, apparue en 2023 et produite à 1 976 exemplaires pour célébrer l’année de naissance de Renault Sport, elle se distingue essentiellement d’un Trophy par ses stickers un peu criards et son équipement de série plus étoffé. Nous avons connu des bouquets finaux plus pétillants. Mais son statut de « der des der » et ses prix très élevés pour les nouvelles constructions, encore majorés d’un malus qui pourrait alors dépasser 16 000 €, éviter qu’il ne tombe pour l’instant bien en dessous de 50 000 €. Difficile de se justifier si l’on n’est pas sensible à son côté « collectionneur »…
Quelle est la fiabilité de la Renault Mégane 4 RS ?
Malgré les centaines d’annonces en ligne, la Mégane 4 RS reste une voiture relativement rare dans l’absolu. De plus, comme de nombreux modèles sportifs, il parcourt un peu moins de kilomètres que la moyenne. Les retours sur sa fiabilité sont donc assez rares. N’hésitez pas à nous écrire à fiabilite@automobile-magazine.fr si vous souhaitez nous donner votre avis sur cette compacte piquante. Mais on constate tout de même que son quatre cylindres 1.8 turbo semble moins solide que l’Alpine A110, malgré de nombreuses similitudes. Quelques cas de casse à très faible kilométrage ont en effet été déplorés sur les premières versions 280 ch. Ces pannes ont été causées par un problème de défaillance de l’électrovanne de pression d’huile, qui ne concerne normalement que les exemplaires produits avant le 6 mai 2019. Un rappel a été émis en septembre 2019 pour corriger les exemplaires fabriqués avant cette date : vérifiez que cela a été fait si la voiture est que nous envisageons est potentiellement affecté.
Un autre rappel a eu lieu début 2019 pour prévenir une éventuelle rupture du faisceau de batterie du compartiment moteur sur Mégane RS construites entre le 1er février et le 9 mai 2018. Mais nous avons également constaté quelques dégâts sur la boîte de vitesses à double embrayage EDC. . Même s’ils restent trop rares pour pouvoir parler d’épidémie, la transmission manuelle s’avère plus solide et ses pannes potentielles devraient s’avérer moins coûteuses à réparer. Enfin, comme beaucoup de voitures modernes, cette Renault peut être victime de bugs électroniques plus ou moins aléatoires et importants, notamment au niveau du système multimédia. En revanche, sa qualité de fabrication est plutôt bonne, avec des matériaux et des assemblages globalement soignés. Attention cependant à l’état de l’Alcantara dans les versions Trophy, car ce simili cuir agréable au toucher peut s’avérer assez fragile sur les voitures qui en sont équipées, ou du fait de l’usure des renforts latéraux sur les exemplaires équipés du Recaro. sièges baquets. .
Alpine A110 : combien pour acheter l’une des meilleures voitures de sport françaises d’occasion ?
Cet article a été écrit à l’aide de l’excellent livre « Renault Sport : l’extraordinaire 1980-2020 » de Maxime Joly, qui consacre un chapitre entier à la Mégane 4 RS et un second aux versions radicales de la compacte sportive diamant.