Djokovic plus mesuré sur l’attitude du public de Roland-Garros

A Roland-Garros

Novak Djokovic monte en puissance. Le Serbe était en conférence de presse ce jeudi à Roland-Garros, après sa facile victoire au 2e tour face à l’Espagnol Roberto Carballes Baena (6-4, 6-1, 6-2). L’occasion de faire le point sur son état de forme après une préparation compliquée sur terre battue, mais aussi de revenir sur la polémique du moment porte d’Auteuil : l’attitude du public parisien, jugé irrespectueux par plusieurs joueurs étrangers.

Lors du premier set, vous avez parlé rapidement avec l’arbitre de chaise d’un ventilateur. Que s’est-il passé ?
Novak Djokovic: En fait, il (le supporter) a crié quelques mots lors de l’échange, lorsque Carballes a marqué. Au début du match, il soutenait mon adversaire, ce n’était pas un problème, mais je le trouvais ennuyeux car il était si proche. Et à un moment donné, alors que j’étais sur le point de frapper la balle, il s’est mis à crier. J’en ai donc parlé à l’arbitre, mais il m’a dit que cela ne pouvait pas être considéré comme un obstacle.

Ce sont des fans très passionnés. Parfois, c’est difficile, mais j’ai aussi vécu de vraies histoires d’amour véritable avec ce public.

Novak Djokovic

Le public est un sujet de conversation depuis le début de la quinzaine. Iga Swiatek et David Goffin ont parlé de « manque de respect », et Amélie Mauresmo a interdit l’alcool dans les tribunes ce jeudi. Que pensez-vous du public ici ?
Ce sont des fans très passionnés. Parfois, c’est difficile, mais j’ai aussi vécu de vraies histoires d’amour véritable avec ce public. Évidemment, on veut toujours être celui qui est soutenu, ou au moins ressentir une ambiance neutre sur le terrain mais ce n’est pas possible. Il y a des cas, notamment lorsqu’on joue contre les Français comme ce fut le cas avec Goffin au premier tour, où il faut avoir conscience qu’on se lance dans une grande bataille contre bien plus que son adversaire. Mais c’est normal, ils soutiennent leur favori.

Lire aussiLe public de Roland-Garros est accusé de devenir de plus en plus « footballeur »

J’ai vu quelques points du match de Goffin, et c’est vrai qu’ils peuvent parfois être bruyants et mal se comporter, mais ça fait partie du sport. Le tennis est différent du football ou du basket-ball mais, en même temps, en tant que joueur, nous voulons toujours avoir une bonne ambiance. J’aime voir cette ambiance. Wimbledon est unique, avec son histoire, sa culture, ses traditions. Dans d’autres tournois, nous aimons quand les supporters soutiennent, chantent et scandent. Mais c’est vrai que la frontière est très fine. Je comprends qu’un joueur comme Goffin ait réagi, j’ai vécu plusieurs fois ce type de situation. Je soutiens les joueurs qui se rebellent contre le public qui leur manque de respect.

Je me concentre presque exclusivement sur les Grands Chelems, et cette année les Jeux Olympiques où je représenterai mon pays.

Novak Djokovic

De combien de matches comme aujourd’hui avez-vous besoin pour vous sentir prêt à remporter un autre Grand Chelem ?
Il y a toujours cette croyance en moi que je peux gagner un Grand Chelem, c’est pour ça que je suis ici, c’est pour ça que je me bats. Si je ne pensais pas pouvoir aller jusqu’au bout, à mon âge, je ne continuerais pas à jouer au tennis. Je pense que j’ai ce qu’il faut pour aller loin mais, comme je l’ai dit lors de la conférence de presse d’avant-tournoi, je ne veux pas trop me projeter, car je n’étais pas forcément en forme avant d’arriver à Roland-Garros. Mes espoirs sont toujours là, mes objectifs aussi, je vise la plus haute étoile, si je puis dire. Mais je suis conscient de ma forme actuelle et de ce que je dois faire au quotidien pour être le plus en forme possible et, au fur et à mesure que le tournoi avance, être au meilleur de ma forme au bon moment, quand cela compte le plus.

Comment restez-vous motivé pendant les semaines entre les Grands Chelems ?
Je savais que le moment arriverait, tôt ou tard, où j’aurais des semaines un peu « off », comme on dit, où je devrais me forcer à donner ce dont j’avais besoin sur le terrain. Mais du point de vue de mon engagement dans les semaines de formation, je dirais que ma dynamique n’a pas faibli. Ce que mon équipe me demande de faire, je le fais, que ce soit physiquement ou mentalement. Je fais ce qu’il faut. Mais c’est vrai que dans mon esprit, je me concentre presque exclusivement sur les Grands Chelems, et cette année les Jeux Olympiques où je représenterai mon pays. C’est ce qui me motive le plus en ce moment. Peut-être que ce que je m’apprête à dire sera mal pris, mais j’ai fait beaucoup de tournois ATP ces dernières années et j’y joue encore, ils font partie de ma carrière, de ma réussite mais, effectivement, pour moi , c’est devenu un peu plus difficile de me pousser à être au sommet à chaque tournoi.

Propos recueillis en conférence de presse