Dix grandes entreprises s’engagent en faveur des carrières militaires
« Waouh, c’est quelqu’un qui va être disponible et qui va jouer les Indiens le week-end… » Telle est l’image des soldats de réserve aux yeux de leurs employeurs, selon les mots du chef d’état-major des armées Thierry Burkhard. L’expression fait sourire le groupe de patrons auquel il s’adresse lors de la REF, l’université d’été du Medef, ce mardi à midi.
Si le général reconnaît que des progrès ont été réalisés pour combattre ce cliché tenace, il reste encore beaucoup à faire. L’ajout des signatures de dix grands groupes français au manifeste « ProMilès » permettra-t-il de franchir une nouvelle étape dans cette direction ? AXA, Dassault Aviation, Eiffage, Schneider Electric, Société Générale et Thales ont tous signé ce texte élaboré il y a deux ans par le Medef et le ministère des Armées dans le but de réduire l’écart entre les entreprises françaises et le monde militaire.
Je pense qu’il faut du courage, en ces temps-ci, pour être entrepreneur.
« Gagnant-gagnant ». Elle vise à structurer un « partenariat gagnant-gagnant » entre ces deux mondes qui ne se connaissent pas forcément très bien. Les entreprises qui choisissent de l’adopter s’engagent à reconnaître les compétences des anciens militaires, à recruter – notamment des blessés de guerre ou des conjoints de militaires – et à accompagner les réservistes.
Si 600 entreprises françaises ont déjà signé ce document, nul doute que l’addition de ces dix signatures renforcera encore « cette proximité, cette bonne entente et le partage d’objectifs et de valeurs qui existent entre les armées et les entreprises, pour que notre pays, qui en a grand besoin, s’unisse », s’est félicité Patrick Martin, le président du Medef, soulignant au passage sa « profonde gratitude » envers les armées. Alors que casquettes et vestes galonnées se fondaient dans une masse de costumes et de cravates, le général Thierry Burkhard n’a pas manqué de saluer en retour ses interlocuteurs : « Je pense qu’il faut du courage, dans ces temps-là, pour être entrepreneur ».