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Dix ans après des débuts difficiles, où en est l’impression 3D de bâtiments ?

La salle de bain d'une maison imprimée en béton par Peri3D, à Beckum, en Allemagne.

Il y a dix ans, les premières maisons en béton imprimé sortaient de terre, construites par de gros robots semblables à ceux des usines automobiles, ou par des portiques motorisés – versions géantes des imprimantes 3D domestiques. À l’époque, les promoteurs de cette technologie en étaient convaincus : elle permettrait de baisser le prix des bâtiments, d’accélérer les chantiers et d’offrir une grande liberté architecturale. Mais dix ans plus tard, la révolution se fait encore attendre. « Il est probable que moins de cinquante bâtiments aient été imprimés en Europe », estime Lukas Bischofberger, responsable marketing chez Peri3D, qui en a construit une dizaine.

En termes de liberté architecturale, il est vrai que la technologie permet de réaliser des murs arrondis, capables de veiller au plaisir et au bien-être des occupants. Pour le reste, les autres promesses tardent à se concrétiser. « L’impression reste plus chère que les techniques de construction traditionnelles »note Jérôme Florentin, directeur de la gestion de projets chez Plurial Novilia.

L’entreprise de BTP a démarré les travaux à Bezannes, dans la Marne, pour la construction d’un bâtiment destiné aux particuliers, à un coût relativement raisonnable par rapport à ses besoins énergétiques (norme REC2025). « Nous prévoyons un budget de 3 000 euros par m² contre 2 300 euros pour un bâtiment équivalent construit de manière traditionnelle », explique Jérôme Florentin. Lukas Bischofberger est plus optimiste : « sur certains projets moyen-haut de gamme, nous sommes désormais quasiment en équilibre avec le prix des bâtiments traditionnels ».

Délai de fabrication

Les délais de fabrication sont décevants. Les imprimantes n’y sont pour rien : leur vitesse ne cesse de s’améliorer. Mais les promoteurs sont souvent obligés de fabriquer des prototypes pour que la solidité du bâtiment soit contrôlée par le Centre scientifique et technique du bâtiment, l’institution qui délivre les avis techniques nécessaires pour construire avec une technologie sur laquelle nous avons peu de recul.

Autant de raisons qui ont poussé le groupe de BTP Bouygues construction à geler ses expérimentations : « Nous avons quitté la locomotive, mais nous restons prêts à monter dans le train lorsque les conditions seront réunies », nuance Bruno Linéatte, son directeur R&D pour les projets européens. Car si le marché français de l’impression 3D bouillonne ces temps-ci, c’est sur un segment qui fait moins rêver que la maison individuelle : celui du mobilier urbain et des éléments séparés imprimés en usine.

Lire l’analyse | Article réservé à nos abonnés Le bâtiment prend le pas sur l’impression 3D

L’entreprise de BTP Spie Batignolles s’est lancée dans cette démarche et prévoit d’ouvrir prochainement une troisième imprimerie pour se rapprocher des chantiers. Elle fabrique des éléments destinés aux espaces publics, tels que des bancs, des tables, des œuvres d’art, mais consacre une autre partie de son activité aux pièces techniques destinées aux bâtiments et aux maisons. « Nos prix sont compétitifs sur certains éléments », » précise son directeur de l’innovation, Alexis Hermet. « Notre activité a quadruplé en un an. Nous espérons atteindre la centaine de projets en 2024. »

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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