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divers/Justice – Procès du double assassinat de Bastia-Poretta : une audience à sens unique

Témoins de la scène du crime double assassinat de Bastia-Porettacommis le 5 décembre 2017, à la barre de la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, ce vendredi 24 mai, à Aix-en-Provence. Présent physiquement ou à distance via écran. Jean-Yves Martorano, le président, pose ses questions avec une bonhomie soulignée par son accent du sud-ouest. Ses deux évaluateurs interviennent également. Vient ensuite le tour deYvon Calvet Et Christophe Raffinles avocats généraux. « Pas de questions de la défense ? » demande le président. Les trois avocats, qui continuent de défendre trois des cinq accusés libres encore représentés dans cette affaire, hochent la tête.

Ce scénario aux connotations kafkaïennes se répète à chaque passage de témoin. Avec un adversaire totalement absent, loin de perturber le tribunal. Depuis jeudi, ce procès, qui a débuté début mai et doit durer deux mois, se déroule sans les neuf prévenus détenus, qui refusent désormais de comparaître. Leurs avocats successifs ont quitté l’audience après le rejet de leurs demandes de non-lieu. Des demandes portant notamment sur la date de l’audience des enquêteurs, étape cruciale dans un procès d’assises.

« La justice ne peut accepter, après sept ans de procédure, qu’un accusé paralyse un procès pénal… »

Dans une déclaration écrite, rarissime pour un procès en cours, transmise à la presse ce vendredi 24 mai à midi, Franck Rastoulle procureur de la République près la cour d’appel d’Aix rejette la faute sur l’accusé : « La justice ne peut accepter, après sept ans de procédure, qu’un accusé paralyse un procès pénal en récusant son avocat et en refusant de comparaître. Le ministère public, les avocats de l’accusé et les parties civiles présentent leurs observations et le tribunal est tenu de répondre. leur est adressée par décision collégiale, conformément à la loi. »

Dans un communiqué, les avocats de la défense récusés ont exprimé jeudi soir « leur indignation », estimant que ce « procès de la honte » se poursuivait dans des « conditions indignes de l’Etat de droit ».

Ils dénoncent notamment le fait que les auditions des enquêteurs aient été reprogrammées « Cinq semaines après le début du procès, soit mi-juin, ce qui porte gravement atteinte au principe de la procédure orale et prive tous les témoignages pouvant être recueillis jusqu’à cette apparition de sens. »

Alors que l’audience prend une pause pour le week-end, le président maintient son emploi du temps et le précise aux différentes parties du tribunal : « On reste avec la version corrigée après le deuxième montage… »

En attendant, les jurés surveillent attentivement la vidéosurveillance de l’aéroport de Bastia-Poretta le jour des faits. Avec un inconvénient important : « Les images de vidéosurveillance sont incomplètes en raison du mauvais angle des caméras. » » concède l’expert du barreau, qui propose une modélisation 3D de la scène de crime. Christophe Raffin, pour l’accusation, abonde dans le même sens : « Les vidéos s’arrêtent au moment le plus utile. Le coup de grâce sur Antoine Quilicchini se fait hors-champ.»

Antoine dit « Tony » Quilichini est décédé sur le coup, tandis que Jean-Luc Codaccioni, grièvement blessé, est décédé à l’hôpital. Le premier avait été libéré de prison deux semaines plus tôt. Dans un véhicule blindé, il est venu chercher le second qui devait regagner la prison de Borgo le soir même après cinq jours de permission. Ils sont présentés par la police comme des figures du crime organisé.

« Il s’est rapproché et j’ai eu la sensation d’un coup final, qui m’a frappé à la tête. »

Un témoin direct de la scène, à la sortie d’un vol en provenance de Paris ce jour-là, a encore éclairé le tribunal avec des détails : « J’ai entendu des coups de feu répétés. J’ai levé les yeux et j’ai vu un individu tirer sur une personne au sol. Il s’est approché et j’ai eu le sentiment d’un coup de grâce, à l’article de la mort. Il a tiré sur une autre personne. , qui se cachait derrière une voiture, le tireur s’est enfui à pied.

Une douanière également au premier rang au moment du double assassinat se plonge elle aussi dans ses souvenirs : « Ce n’est rien, c’est pour un film. C’est ce que m’a dit le chauffeur de la Golf noire venu chercher le tireur à l’aéroport… »

Avant de suspendre les débats pour deux jours, le tribunal a appris avec surprise des informations de dernière minute : « M. Mariani souhaite que ses avocats reviennent au barreau », raconte le président en lisant une lettre envoyée par le détenu qui se trouve dans les geôles du palais, avec les autres accusés depuis le début de la matinée. Les évaluateurs laissèrent échapper un sourire. Reste à savoir si cette demande est réelle et se concrétisera. La réponse est attendue lundi…

La conférence des présidents de France a également réagi dans un communiqué.

Cammile Bussière

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