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Disparue depuis des siècles, une immense cité maya découverte au Mexique grâce à une recherche Google – Libération

Un doctorant américain a découvert, par hasard, trois sites mayas au milieu de la jungle mexicaine, a révélé ce mardi 29 octobre une étude publiée par la revue « Antiquity ». L’immense ville aurait pu abriter entre 30 000 et 50 000 personnes à son apogée, entre 750 et 850 après JC.

Elle était là, « caché à la vue de tous », à seulement quinze minutes à pied d’une route principale près de Xpujil, une ville du sud-est du Mexique. Une immense cité maya, trois fois plus grande qu’Edimbourg, a été découverte par des archéologues des siècles après sa disparition, révèle ce mardi 29 octobre une étude publiée dans la revue scientifique Antiquité. Parmi les plus de 6 600 structures identifiées par l’étude, beaucoup sont situées à proximité d’habitations modernes, même si elles étaient auparavant inconnues du gouvernement mexicain et de la communauté scientifique.

Les archéologues qui ont découvert cette ville cachée sous la canopée de la jungle mexicaine – qu’ils ont appelée « Valeriana » – estiment qu’il s’agit du deuxième site maya le plus dense après Calakmul, considéré comme le plus grand site de cette civilisation en Amérique latine.

Une ville avec « toutes les caractéristiques d’une capitale »

Comme le rapporte la BBC, cette découverte a été faite « par hasard », après qu’un archéologue ait parcouru des données sur Internet. « J’étais à la page 16 de Google et j’ai trouvé une étude laser réalisée par une organisation mexicaine de surveillance environnementale » dans l’état de Campeche, Luke Auld-Thomas, doctorant à l’université de Tulane aux États-Unis, s’en explique au média britannique. Il s’agit d’une étude basée sur la technique lidar, où un faisceau laser permet de scanner à distance des structures enfouies sous la végétation et de les cartographier. L’objectif principal de l’étude n’était pas archéologique, mais de mesurer et de surveiller le carbone dans les forêts mexicaines.

Mais en décortiquant les données lidar sous un autre angle, le doctorant en archéologie a mis le doigt sur ce que les commanditaires de l’étude avaient négligé : les traces, sous la végétation, d’une immense ville qui aurait pu abriter entre 30 000 et 50 000 personnes à son apogée, entre 750 et 850 après JC. C’est plus que le nombre de personnes vivant dans la région aujourd’hui, selon les chercheurs. Les causes de la disparition de la ville et de son abandon ultérieur ne sont pas connues avec certitude, mais les archéologues affirment que le changement climatique a joué un rôle majeur.

Au total, Luke Auld-Thomas et le professeur Marcello Canuto, co-auteur de la recherche, ont identifié trois sites différents au cœur de cette jungle, regroupant près de 6 764 bâtiments de tailles différentes. Valeriana présente le « caractéristiques d’une capitale », affirment en outre les chercheurs. La ville, qui s’étend sur plus de 16,6 km², comptait deux centres principaux dotés de grands bâtiments, reliés par des maisons et des routes denses. Des pyramides, des temples, des traces d’un réservoir ou encore des terrains de sport ont également pu être identifiés.

Interviewée par la BBC, la professeure Elizabeth Graham de l’University College London, qui n’a pas participé à l’étude, explique que cette découverte renforce l’idée selon laquelle les Mayas vivaient dans des villes ou des villages complexes, et non dans des villages isolés. « La découverte de Valeriana souligne qu’il existe encore des lacunes importantes dans notre connaissance de l’existence ou de l’absence de grands sites dans des zones jusqu’alors non cartographiées des basses terres mayas. » concluent les auteurs de l’étude.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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