Disparition d’un couple de boulangers à Madère : « Ce commerce, c’était leur bébé, on va le rouvrir ce lundi 15 avril », annonce leur fille Johanna
Alors que l’information judiciaire se poursuit sur l’île de Madère au Portugal, où les corps sans vie de Véronique et Laurent Blond ont été retrouvés 19 jours après leur disparition sur leur lieu de vacances, leur plus jeune fille, Johanna, annonce la réouverture de la boulangerie de ses parents, lundi. Le 15 avril à Beaumont-de-Lomagne. Un représentant légal a été désigné. Johanna salue la mobilisation des salariés et se dit émue par le soutien des clients de « L’Épi blond » et de la ville de Beaumont.
« C’est une très bonne nouvelle. Avec la réouverture de cette boulangerie, la vie redeviendra normale à Beaumont. Jean-Luc Deprince, le maire de Beaumont-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne) ne cache pas son émotion à l’annonce, publiée jeudi soir sur la page Facebook de « L’Épi blond », de la réouverture lundi prochain. Le 15 avril, de la boulangerie artisanale que Véronique et Laurent Blond dirigent depuis 7 ans. Partis en vacances le 10 mars, pour deux semaines de détente et de randonnée sur l’île de Madère (Portugal), le couple avait donné rendez-vous à leurs clients le lundi 24 mars.
Malheureusement, on sait ce qui est arrivé aux boulangers de Beaumont : une disparition inexpliquée dans l’après-midi du samedi 16 mars, dans la ville de São Vicente, l’alerte rapidement donnée par leur fille Johanna, qui les a accompagnés pendant ce séjour, des journées terrestres et aquatiques. perquisitions menées par les autorités portugaises… jusqu’à l’épilogue tragique du jeudi 4 avril, où un promeneur a retrouvé en fin de journée le corps sans vie d’une femme, gisant dans un endroit escarpé. Le lendemain matin, dix mètres plus bas, le corps d’un homme est découvert. Même s’il restait à les identifier formellement, il ne pouvait s’agir que de Véronique et Laurent Blond, âgés respectivement de 56 et 58 ans.
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« Encore aujourd’hui, je me dis que ce n’est pas possible. Maintenant, on sait qu’on ne les reverra pas vivants mais j’avais une crainte, sachant qu’il y a déjà eu des personnes portées disparues sur l’île de Madère, c’est qu’on ne retrouve jamais « , confie Johanna. Pour l’instant, elle et sa sœur aînée Pauline, qui habite près de Rennes, en Ille-et-Vilaine, n’ont aucune nouvelle de l’issue de l’enquête. » On ne sait pas quand on pourra pour récupérer et rapatrier les corps de nos parents. D’une manière ou d’une autre, même si nous aurions aimé que ce soit dans d’autres circonstances, nous sommes heureux de savoir que nous les retrouverons et de pouvoir commencer notre deuil. »
Je pense que nous enterrons nos parents aux côtés de notre grand-mère paternelle, en Bretagne. J’ai besoin d’un endroit où aller leur parler.
La famille n’a pas encore décidé où seront enterrés Laurent et Véronique Blond. « Ils sont nés en Seine-Saint-Denis mais ont ensuite beaucoup déménagé. Nous avons vécu en région lyonnaise puis à Cholet. Nous avons eu une grand-mère paternelle en Bretagne, décédée il y a 15 mois. Je pense que nous allons enterrer nos parents à côté. Comme ça, ce sera très proche de la maison de ma sœur, et pas trop loin pour moi non plus. Il me faudra un endroit où aller leur parler : dans ce coin de Bretagne, on a plein de souvenirs de vacances », confie la jeune femme, basée à Poitiers.
Depuis son retour de Madère très difficile, Johanna se repose dans la région toulousaine « à une heure et demie de route de Beaumont ». Mais lundi 15 avril, pour la réouverture de la boulangerie, elle souhaite « venir à Beaumont pour représenter la famille, soutenir les salariés et remercier tous ceux qui nous ont apporté leur soutien ».
Un mandataire judiciaire désigné
Johanna l’avait déjà dit le 30 mars, dans les colonnes de La dépêche : son souhait le plus cher était de « faire vivre cette boulangerie » pour rendre hommage à ses parents. «C’était leur affaire, leur propre bébé. Nous avons décidé de faire appel à un représentant légal afin qu’il prenne en compte la gestion des fournisseurs, des salariés et des comptes bancaires. Il va nous soulager de beaucoup de choses. « La CCI, consciente de la situation, nous a soutenu. Nous avons, avec ma sœur, fait appel à un avocat pour qu’il se rapproche du tribunal afin qu’il désigne un représentant. » Ces derniers ont rencontré les salariés mercredi à Beaumont, où Johanna Blond s’était déjà déplacée la semaine dernière « pour établir avec eux de nouveaux horaires (1) ».
« J’ose espérer que les clients reviendront par fidélité à la boulangerie et pour honorer la mémoire de mes parents. De leur côté, je sais que les employés feront de leur mieux pour que la qualité soit toujours au rendez-vous. Tout d’abord, les clients devront faire preuve d’un peu de compréhension.
Compréhensifs, les clients seront… et comblés aussi dès la première fois qu’ils franchiront la porte de « L’Épi blond », car comment oublier le sourire et la bonne humeur de Véronique ?