Disparition d’Emile : « Le nonosse qui excite la meute »… la Une de Charlie Hebdo fait à nouveau polémique
Le journal satirique a publié à sa Une un dessin représentant l’enfant comme un squelette au bout d’une canne à pêche. Une caricature jugée irrespectueuse et de mauvais goût par de nombreux internautes, alors que Charlie Hebdo avait déjà fait polémique avec une précédente Une consacrée à l’affaire.
Alors que le mystère entourant la mort du petit Emile reste entier, cinq jours après la découverte des ossements appartenant au garçon, une Une fait polémique. La découverte du crâne de l’enfant, samedi 30 mars dans le Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), a fortement ému l’opinion publique, certains espérant un heureux épilogue à la disparition de l’enfant l’été dernier. Le journal satirique Charlie Hebdo consacre la première page de son numéro du mercredi 3 avril à cette affaire qui a choqué la France. Intitulé « Emile, le nonosse qui excite la meute », un dessin de Riss représente un squelette d’enfant attaché au bout d’une canne à pêche, filmé par deux hommes, caméra sur les épaules. Une caricature destinée à critiquer l’intense intérêt médiatique et l’attitude des médias autour de l’affaire.
Émile : le nonosse qui excite la meute
\ud83d\udc49 À quoi ressemblera l’école de demain ?
\ud83d\udc49 L’enfer des mineurs non accompagnés, coincés dans un no man’s land légal
\ud83d\udc49 Interview : la liberté artistique, une autre victime de la guerre ?En vente mercredi pic.twitter.com/OP5LtMX3k7
-Charlie Hebdo (@Charlie_Hebdo_) 2 avril 2024
Un précédent dessin d’Emile avait déjà fait polémique
Un dessin qui ne marche pas. « Infâme », « un grand manque de respect », « dégoûtant », « de très mauvais goût », « Je ne suis plus Charlie »… Sur les réseaux sociaux, les internautes ont été nombreux à condamner la Une du journal satirique.
Très très douteux le vôtre. Sur le fond et sur la forme. Très mauvais goût. Il ne s’agit pas là de caricature ou d’humour : c’est d’avoir un regard particulièrement sombre, voire méchant, sur une tragédie particulièrement horrible. Déchirant. Mettez-vous à la place des parents de…
– Philippe (@philippe2408) 4 avril 2024
C’est un énorme manque de respect pour le petit. #ÉMILE. À un moment donné, on dit qu’on a la liberté d’expression, mais si c’est comme ça être insultant et irrespectueux envers un mort, va se faire soigner et montre-le-nous. Avoir honte! C’est aussi pourquoi beaucoup…
– Mathias Peyre (@LESTUDIOMATHIAS) 3 avril 2024
\u274cFranchement, aujourd’hui, je ne suis plus #Charlie J’espère que les parents du petit #Émile je vais porter plainte pour cette couverture ignoble, écoeurante et dégoûtante !
Tu aurais dû #Honte la liberté d’expression a des limites et la ligne rouge a été franchie !#France https://t.co/YHdwdxf4I9– Khéops (@__sphinx___) 3 avril 2024
D’autres ont voulu défendre le principe de la liberté d’expression et de la liberté de la presse, saluant également les critiques formulées par la caricature de Charlie Hebdo. « Incroyable tous ces gens qui ne comprennent pas que Charlie dénonce cette indécence des chaînes d’information. Ils ne comprennent jamais les caricatures », regrette un internaute. « Il y a une chasse aux images indécentes (…) bien dénoncée par cette Une », souligne un autre.
Bien imagés, il y a une chasse aux images indécentes… si BFM et compagnie avaient pu filmer les ossements ils l’auraient fait. Bien dénoncé par cette Une.
—? RoyɑlΛiɡloɳ \ud83c\udf34 (@RoyalAiglon) 2 avril 2024
Incroyable tous ces gens qui ne comprennent pas que Charlie dénonce cette indécence des chaînes d’information.
Ils ne comprennent jamais les caricatures…— Aaaarr ! \u269b\ufe0e (@498563_39) 2 avril 2024
Ce n’est pas la première fois qu’un dessin de Charlie Hebdo fait polémique. Déjà en juillet dernier, quelques jours seulement après la disparition du petit Emile, un dessin de Félix avait choqué. Celle-ci était accompagnée du texte suivant : « Le jeu de l’été, où est le petit Émile ? Un indice : les ânes aiment beaucoup les pissenlits », pouvait-on lire. La caricature a suscité la controverse même si à l’époque le garçon était toujours porté disparu.
