Pour la première fois depuis la disparition de Medhi Narjissi en Afrique du Sud, le président de la FFR Florian Grill s’exprime. A ses yeux, la « colère » de la famille est normale. Le patron fédéral trouverait même « compréhensible » que le drame ait un prolongement judiciaire.
Où est la recherche ?
Avant de parler des recherches, il faut avoir un mot pour la famille Narjissi, dont nous avons organisé la venue sur place (au Cap, NDLR). Il faut aussi avoir un mot pour le staff (des Espoirs français, NDLR), pour les joueurs, pour le Stade Toulousain (le club de Medhi Narjissi, NDLR) et pour toute la fédération. C’était une immense émotion qui a saisi tout le monde. (…) Les recherches sont toujours en cours. Du point de vue du droit international, elles sont censées durer quinze jours mais nous avons déjà parlé avec les équipes sur place et elles vont prolonger ce délai. De nombreuses personnes sont mobilisées sur le terrain, y compris la population locale.. Mais pour l’instant, nous n’avons pas plus de nouvelles…
Comment avez-vous accueilli les moins de 18 ans français à leur arrivée à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle ?
Nous ne voulions surtout pas que le groupe se désintègre sans avoir eu le temps de dire aux garçons que la fédération les soutient. Une cellule psychologique a d’ailleurs été mise en place par la fédération et les clubs. Certaines familles l’ont déjà sollicitée. Il faudra du temps et beaucoup d’écoute pour assimiler. (Il interrompt, continue, très ému) Non, ce n’est pas assimilable…
Concrètement, comment se déroule l’action de l’unité psychologique ?
Au Cap, nous avons trouvé un psychologue francophone qui a vu les joueurs, le staff et qui a également passé du temps avec la famille Narjissi cet après-midi (samedi après-midi, NDLR). Nous allons poursuivre ce plan d’accompagnement.
Qui est resté ?
Jean-Marc Béderède, le directeur technique national adjoint, est en Afrique du Sud et dirige l’enquête interne, qui s’ajoute à celle menée par la police. Il y a aussi un ami de la famille Narjissi sur place, ainsi que la sœur de Medhi. (…) Récemment, il y a eu cette visite qui s’imposait à la plage (Dias Beach, où Medhi a disparu, NDLR).
Avez-vous parlé à Djalil Narjissi, le père de l’homme disparu ?
Oui, c’est moi qui l’ai appelé pour lui annoncer la nouvelle.
Est-ce qu’il y a de la colère en lui ?
La colère est normale. Toutes les actions (légales, NDLR) qu’il pourrait entreprendre demain sont également compréhensibles.
En savez-vous plus sur les circonstances de la tragédie ?
Il faut attendre que les enquêtes soient terminées. Cela permettra de vérifier les faits.
On raconte que la baignade n’était pourtant pas recommandée sur cette plage. Avez-vous également entendu cela ?
Oui. Cette fois, ce n’était pas une baignade mais plutôt une régénération dans l’eau. Mais oui, ce n’était pas recommandé.
Avez-vous vu le joueur qui a tenté de ramener Medhi Narjissi sur la rive ? Est-il encore plus choqué que les autres ?
Il a tout essayé, Oscar (Boutez, du Stade Rochelais, NDLR)… (Il coupe sa phrase)
Quelle est l’ambiance à Marcoussis ? Et vous, comment vous sentez-vous ?
(Il fond en larmes)