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Disparition de Fatima Abdesselam-Tani : qui est cette femme de 25 ans disparue il y a 57 ans, dont le squelette a finalement pu être retrouvé ?

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En juin dernier, un squelette avait été retrouvé à Bully-les-Mines, dans le Pas-de-Calais, sur un chantier de construction. Il pourrait appartenir à Fatima Abdesselam-Tani, une femme de 25 ans disparue en 1967 à quelques kilomètres de là.

Le 4 juillet 1967, Sains-en-Gohelle, petite ville du Pas-de-Calais, bascule soudain dans le mystère. Ce soir-là, dans une maison en briques rouges d’un lotissement calme, Fatima Abdesselam-Tani, une étudiante infirmière de 25 ans, quitte le domicile familial vers 19h30. « Pas de bêtises », lance-t-elle à sa famille avant de les serrer dans ses bras, se souvient Abdelkader, l’un de ses frères. Sans savoir que ce serait la dernière fois qu’ils la verraient.

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Vêtue d’une robe verte et de chaussures marron, les cheveux châtain foncé flottant au vent, à bord de sa Simca 1000 blanche qu’elle avait achetée moins d’un mois auparavant, Fatima a rejoint une amie à Carvin. Vers 22 heures, elle a été repérée près du puits 5 de la Compagnie des mines de Béthune. Elle a ensuite disparu sans laisser de traces.

Sa voiture a été retrouvée abandonnée avec ses effets personnels

Le lendemain, des habitants de l’impasse Fort-de-France à Grenay signalent la présence d’une voiture blanche, identique à celle de Fatima, garée sous leurs fenêtres. Ils se souviennent avoir entendu des éclats de voix provenant du véhicule la veille. La Simca 1000 est retrouvée abandonnée, une de ses portières ouverte, les clés sur le contact. A l’intérieur, les enquêteurs découvrent le sac à main de Fatima, une lettre de rupture et des sous-vêtements éparpillés à proximité. Un détail troublant attire leur attention : une culotte déchirée est retrouvée dans un champ voisin. Une quarantaine de gendarmes et de policiers fouillent alors les lieux. En vain.

L’attention se tourne rapidement vers son cousin, Laribi Belaïdi, qui travaille à la mine. D’abord protégé par l’alibi de sa compagne, Mauricette, qui affirme qu’il est rentré tôt ce soir-là, Laribi devient suspect lorsque celle-ci avoue avoir menti. Elle révèle qu’il est rentré tard ce soir-là, les vêtements déchirés, comme après une bagarre. Malgré ces révélations troublantes, faute de preuves solides, il clame son innocence et est finalement libéré. ​​Il quitte la France pour l’Algérie où il mourra.

« On peut placer une rose sur son corps »

L’enquête se transforme alors en mystère : s’agit-il d’un enlèvement, de l’implication de son cousin, ou d’un rendez-vous amoureux dans cette région réputée pour ses rencontres, peut-être avec un mineur, la mine étant toute proche ? Pendant toutes ces années, l’énigme reste totale.

Jusqu’au 20 juin. Un squelette humain a été retrouvé sous le chantier de la future piscine municipale de Bully-les-Mines, à quelques kilomètres seulement du lieu de la disparition. Il a été découvert par des ouvriers enterré à 50 centimètres de profondeur en position fœtale, selon les informations de 20 minutesUn anthropologue confirme qu’il s’agit d’une femme, âgée de 18 à 25 ans, enterrée là depuis au moins un demi-siècle. Des analyses sont en cours pour déterminer si ces ossements appartiennent à Fatima Abdesselam-Tani.

L’espoir renaît pour sa famille. Sa petite sœur Fredera, 69 ans, a consacré toute sa vie à enquêter sur sa disparition. Après 57 ans de drame, elle espère « la vérité, un procès et le pardon ». Son frère Abdelkader confie que si ces os sont les siens, « on pourra déposer une rose sur son corps ».

Cammile Bussière

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