Discours de Jean-Noël Barrot, Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères (23.09.24)
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Discours de Jean-Noël Barrot, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères (23.09.24)

Discours de Jean-Noël Barrot, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères (23.09.24)

Monsieur le Président de l’Assemblée Générale,

Secrétaire général adjoint des Nations Unies,

Chefs d’État et de gouvernement,

Messieurs les Ministres,

Ambassadeurs,

Collègues,

Nous sommes réunis aujourd’hui pour réaffirmer notre engagement en faveur d’un multilatéralisme ambitieux, efficace et représentatif pour faire face aux défis de demain. Nombre d’entre vous souhaitent faire progresser notre système multilatéral, un système fondé sur le respect de l’État de droit et de principes clairs établis après la Seconde Guerre mondiale et sur le respect de la Charte des Nations Unies, un système basé sur la coopération entre les nations, le développement durable pour tous et la solidarité entre les pays.

Aujourd’hui, ce système a besoin d’être réformé. Car la gouvernance mondiale doit être à la fois plus représentative et, collectivement, plus efficace. Chacun doit y contribuer, chacun doit assumer ses responsabilités.

Je tiens à remercier le Secrétaire général de nous permettre d’avancer sur ce projet essentiel pour les générations futures, que la France soutient avec force et conviction.

Ce Sommet du futur, Monsieur le Secrétaire général, doit permettre de réaliser en temps utile l’Agenda 2030 et les Objectifs de développement durable. Nous devons intensifier nos efforts pour relever les défis climatiques.

Fidèle à son engagement historique au sein des Nations unies, la France a œuvré pour que le Pacte pour l’avenir réponde aux attentes des États membres en matière de réforme du Conseil de sécurité. Nous plaidons pour un élargissement des deux catégories de membres et une plus grande présence africaine, y compris parmi les membres permanents. Dans le même esprit, nous promouvons une initiative conjointe avec le Mexique visant à encadrer l’usage du veto en cas d’atrocités de masse, qui est déjà soutenue par 106 États de toutes les régions du monde.

La France a également innové dans ses propositions de réforme de l’architecture financière internationale, dans l’esprit du Pacte de Paris pour les peuples et la planète que le président français a lancé lors du sommet de Paris de juin 2023.

Le nouvel agenda pour la paix doit contribuer à moderniser les outils des Nations Unies pour la paix et la sécurité internationales. Il faut faire en sorte que les opérations de paix, qui ont considérablement évolué, soient adaptées aux nouveaux défis. Je saisis cette occasion pour saluer le travail des casques bleus qui œuvrent chaque jour pour la paix et la sécurité mondiales. Je pense aux hommes et aux femmes de la FINUL au Liban, y compris à son contingent français. Je pense aussi au peuple libanais : les frappes israéliennes viennent de tuer des centaines de civils, dont des dizaines d’enfants. Ces frappes, menées de part et d’autre de la Ligne bleue et plus largement dans la région, doivent cesser immédiatement. La France appelle une nouvelle fois les parties et leurs soutiens à la désescalade et à éviter une conflagration régionale qui serait dévastatrice pour tous, à commencer par les populations civiles. C’est pourquoi j’ai appelé à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité cette semaine pour discuter du Liban.

Au Liban comme ailleurs, la France restera totalement engagée dans la résolution des crises majeures qui ébranlent l’ordre international. Elle prendra des initiatives. Elle continuera de condamner sans réserve la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine et d’exiger la paix et le respect du droit. Elle continuera d’exiger la libération de tous les otages, le respect du droit international humanitaire et un cessez-le-feu à Gaza. La France considère que toutes les vies humaines sont égales en dignité. La France ne se détournera d’aucun conflit armé. Elle poursuivra donc ses initiatives en faveur du Soudan, aux côtés de ses partenaires.

Madame la Vice-Secrétaire générale, vous souhaitez que nous regardions ensemble vers l’avenir. Cet avenir sera marqué par de grands progrès dans le domaine des technologies numériques, à commencer par l’intelligence artificielle. Le Pacte numérique mondial consacre l’engagement de l’ensemble de la communauté internationale à se coordonner sur ces nouveaux défis. La révolution numérique ne doit pas creuser davantage la fracture numérique et doit servir les Objectifs de développement durable. Ce sera une priorité centrale du Sommet d’action sur l’IA qui se tiendra en France les 10 et 11 février 2025.

La lutte contre le changement climatique et pour la protection de l’environnement n’est pas un enjeu d’avenir mais un défi d’aujourd’hui. La menace climatique est dévastatrice. L’inaction et le manque d’ambition en sont les causes. Nous devons à nos peuples une action déterminée, concrète, immédiate et efficace. C’est dans cet esprit que les présidents de la France et du Kazakhstan et le président de la Banque mondiale organisent conjointement cette année le One Water Summit.

Merci.

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