Santé

Dijon. Deux chercheurs dijonnais récompensés par la Ligue contre le cancer

Travailler sur des thérapies ciblées

Le Professeur François Giraudon est un expert reconnu des néoplasies myéloprolifératives (maladies de la moelle osseuse avec prolifération de globules rouges). Il partage son temps entre son activité hospitalière, puisqu’il est biologiste médical au laboratoire d’hématologie du CHU de Dijon et son homologue universitaire. « J’enseigne l’hématologie à l’UFR de santé, il y a une partie recherche dans ce cadre, je collabore depuis 15 ans avec l’unité Inserm 123 dirigée par Carmen Garrido. » C’est dans ce cadre qu’il sera récompensé aux côtés d’un autre membre de l’équipe, le Dr Ronan Quéré.

Le pr Giraudon tente de trouver de nouveaux marqueurs qui pourraient être des cibles à la fois diagnostiques et thérapeutiques. « Nous voulons comprendre les mécanismes qui contribuent au développement et à l’aggravation des maladies de la moelle osseuse. Dans quelle mesure certaines protéines (CHCP pour les connaisseurs, NDLR) jouent un rôle dans la survenue et le développement de maladies prolifératives comme les cancers du sang et de la moelle. Comment ces protéines interagissent et peuvent devenir des cibles thérapeutiques. Nous essayons de trouver le bon endroit pour mettre le médicament. » Ces thérapies ciblées représentent l’avenir dans la lutte contre le cancer. Ils évitent les effets indésirables et la toxicité des chimiothérapies à large spectre.

« En 20 ou 30 ans, nous avons fait des progrès spectaculaires en hématologie. On peut aujourd’hui placer de nombreuses pathologies en rémission à long terme, avec un gain en qualité de vie grâce à une thérapie ciblée. »

Une étude préclinique sur la leucémie lymphoblastique aiguë

Le Dr Ronan Quéré est chercheur à l’Inserm et également membre de l’unité Inserm 123 de Dijon. Sa spécialité est la leucémie lymphoblastique aiguë (LAL). « Ils représentent 30 % des cancers pédiatriques. » Dans ses recherches, il a déjà démontré qu’un régime riche en graisses accélère le développement de la LAL en transformant les cellules saines en cellules cancéreuses (ses travaux ont été publiés dans Nat Comm).

Pour trouver de nouvelles thérapies, il faut impérativement pouvoir travailler sur les tumeurs « sauf qu’une fois extraites, elles ne peuvent plus être conservées. Nous allons donc transplanter les cellules malades chez des souris pour créer des modèles d’études précliniques. Une fois la maladie développée, nous pouvons les traiter, soit avec de nouvelles molécules chimiques, soit avec des anticorps thérapeutiques ciblant les cellules cancéreuses, ou encore tester des nanoparticules lipidiques. On mélange ensuite différents lipides pour réaliser une émulsion (biotechnologie), injectée dans le sang des souris. On ciblera ainsi les cellules cancéreuses pour les éliminer. C’est à partir de ces résultats que nous décidons d’aller (ou non) plus loin dans un essai clinique. »

« Tous les trois ans, je reçois un financement de la Ligue Grand Est Cancer. C’est ce qui permet aux projets d’avancer. Les dons comme ceux de la Ligue, de l’ARC ou de la Children’s Cancer Health Foundation représentent les ¾ du financement de la partie expérimentale, notamment l’opération avec les étudiants qui participent au projet. C’est essentiel pour faire avancer la recherche. »

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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