Deux petites semaines d’antenne qui devaient s’achever ce vendredi. Mais à quelques heures du dernier d’« On marche sur la tête » de Cyril Hanouna, l’Arcom vient de mettre en demeure Europe 1 pour manque de « mesure » et « d’honnêteté », dans une décision publiée ce jour. « Le plus rapide de l’histoire est complètement inédit ! » souligne un professionnel de la radio, pointant les délais parfois longs de l’autorité de régulation et de contrôle des médias.
Mais chez les Sages, l’émission d’information de courte durée programmée à la dernière minute suite à la dissolution de l’Assemblée nationale et à l’instauration d’élections législatives anticipées a fait l’objet d’une grande surveillance. Le collège a écouté l’émission du 17 au 26 juin. Et a relevé plusieurs manquements, notamment l’absence de contradiction sur certains propos politiques.
Inquiets sont les propos de Cyril Hanouna et de ses chroniqueurs sur François Hollande, « un sketch en soi » le 17 juin et « l’exemple du déclin à gauche » le 19 juin ou encore « une énorme gugusse » le 24. Mais aussi le Front populaire qui aurait « un triple objectif (…) la destruction de la République, la destruction du pays et la destruction de notre civilisation » le 18 juin, l’extrême gauche pour qui « il n’y aura pas de limite à la lutte anti-émeute ». -Sémitisme » et « dans la glorification des casseurs » le lendemain, avant d’être à nouveau « un formidable espoir pour l’antisémitisme » ce mercredi.
La coalition de gauche « traitée de manière systématiquement critique et virulente »
Par ailleurs, l’ex-CSA recense 29 invités. Parmi eux, 16 représentent ou soutiennent le bloc considéré comme d’extrême droite, contre 7 pour la majorité présidentielle et seulement 2 pour le Nouveau Front populaire. Pour l’Arcom, la coalition de gauche « a été traitée de manière systématiquement critique et virulente, souvent dans des termes péjoratifs et outrageants ». L’animateur, ses chroniqueurs et ses invités sont également accusés d’avoir formulé « des critiques fortes sans qu’un autre point de vue puisse être suffisamment exprimé ».
L’instance relève ainsi qu’étant donné « la brièveté de la campagne (…), le traitement sans équivoque de l’actualité électorale lors de ces émissions et la nature des commentaires qui y sont tenus » démontrent « un souci constant de modération et d’honnêteté (sur) les reportages, commentaires et présentations auxquels donnent lieu les élections ».
Nul doute que Cyril Hanouna répondra à cette mise en demeure ce vendredi, pour sa dernière de la quinzaine. Une rencontre au cours de laquelle il a notamment pris à partie certains titres de presse, accusés de s’en prendre à sa nouvelle émission ainsi qu’aux « succès de C8, CNews et Europe 1 ». « Ceux qui nous faisaient la leçon depuis des années (…) et qui étaient extrêmement protégés parce qu’il n’y avait pas de contre-pouvoir, même médiatique, perdent la main alors ils font tout et n’importe quoi (…) et les Français non Ne les écoutez plus, a-t-il déclaré ce jeudi dans son émission. Nous ne sommes pas partisans d’un parti ou d’un autre, nous disons juste des choses qu’on n’entend pas ailleurs. »