Les nouvelles les plus importantes de la journée

Dieselgate : l’association de défense des consommateurs CLCV regrette que le délai judiciaire en France soit « extrêmement long »

Le procès de l’ancien PDG de Volkswagen Martin Winterkorn dans l’affaire du Dieselgate s’ouvre mardi en Allemagne. En France, la première audience dans cette affaire aura lieu en 2025.

Publié


Temps de lecture : 2 min

Volkswagen est accusé d'avoir installé sur ses véhicules des logiciels affichant des émissions d'oxyde d'azote inférieures à la réalité. (YANN SCHREIBER / AFP)

« Notre recours collectif ne pourra être jugé qu’après le procès pénal, en 2030, c’est un délai extrêmement long »regrette mardi 3 septembre sur franceinfo François Carlier, délégué général de l’association de protection des consommateurs CLCV France, alors que le procès de l’ancien patron de Volkswagen, Martin Winterkorn, dans l’affaire du Dieselgate s’ouvre mardi en Allemagne. Le groupe allemand est accusé d’avoir installé sur ses véhicules un logiciel sophistiqué qui permettait d’afficher des émissions d’oxyde d’azote bien inférieures à la réalité. L’ancien PDG allemand, aujourd’hui âgé de 77 ans, affirme n’avoir découvert la supercherie qu’en 2015, lorsque le scandale a éclaté.

franceinfo : Combien de victimes françaises sont concernées par le Dieselgate ?

François Carlier : Environ 800 000 personnes en France sont théoriquement concernées par le Dieselgate, des personnes qui, selon nous, ont subi un préjudice à cause de cette tromperie. Comme dans beaucoup de pays, ce sont des procédures extrêmement longues, qui sortent de l’ordinaire. Nous n’avons aucune bonne volonté de la part du constructeur. Il y a deux affaires qui sont en cours. Il y a une procédure pénale. L’État français poursuit Volkswagen avec de nombreuses associations qui se constituent parties civiles et 1 000 à 2 000 particuliers qui ont payé un avocat pour se constituer partie civile.

La réponse juridique risque d’être très longue ?

Nous espérons avoir une première audience criminelle l’année prochaine, soit en 2025, soit dix ans après les faits. Ensuite, comme la plupart des gens ne font pas appel à un avocat dix ans plus tard pour faire valoir leurs dommages, notre association a déposé un recours collectif qui permet de faire valoir les dommages pour toutes les personnes sans qu’elles aient à engager un avocat. Ce recours collectif ne pourra être jugé qu’après le procès criminel, en 2030.

« Dans ce type d’entreprise, nous sommes habitués à avoir des délais importants, mais là, c’est vraiment hors du commun. »

François Carlier, délégué général de la CLCV France

à franceinfo

En France, les faits sont jugés 10 à 15 ans après, alors que dans d’autres pays, par exemple en Allemagne et aux États-Unis, il y a eu un accord assez rapide avec le constructeur. Ce n’est pas le cas en France. On a affaire à des procédures qui sont très longues. Cela met en évidence le fait qu’en France, le temps pris par la justice est très, très long, et les moyens de la justice sont insuffisants. Attendre une première audience pénale neuf ans après les faits, on voit bien que la justice a des difficultés matérielles.

Qu’attendez-vous du procès du PDG allemand ?

C’est une autre grosse brique. Il y a eu d’autres procédures. Des associations allemandes ont obtenu réparation des pertes des consommateurs en Allemagne. Ce procès permet d’établir des responsabilités au sein de l’entreprise. C’est vraiment l’ancien PDG qui est accusé. Cela permet de donner des informations pour toutes les procédures qui ont lieu partout dans le monde, en France, en Italie et en Espagne. C’est quand même effectivement une reconnaissance de culpabilité supplémentaire. Mais le groupe continue de se battre très, très fort dans toutes les procédures, dans tous les pays. Même si son ancien PDG est condamné, ils diront oui, mais en France ce n’est pas pareil, etc. C’est quand même un combat dans chaque pays où il y a encore des procédures.

hd1

Quitter la version mobile